MAD : partageons nos expériences

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Publié le 20 avril 2002
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La bonne idée de la conférence « MAD en pharmacie, une approche globale du patient » est d’avoir réuni patients et professionnels venus partager leurs expériences. Le résultat est plutôt instructif… « Nous avons besoin d’un professionnel qui nous aide rapidement, lorsque survient un problème », assène Anne Denys, porteuse d’une pompe à insuline. « La compétence ne se décrète pas, elle se prouve et c’est un métier, renchérit Claude Baroukh, président de Co-Pharm-Ec. On ne s’improvise pas spécialiste avec dix cours à la fac. » Une formation insuffisante et une méconnaissance du matériel sont les principaux griefs mentionnés. S’y ajoute la différence parfois constatée entre le prix public et le prix TIPS.

Ces reproches ne doivent pas faire oublier les avantages irremplaçables de la pharmacie aux yeux des usagers. « Elle est ouverte tout le temps, il y a toujours un stock de réserve et de toute façon les commandes sont rapides. Côté confidentialité, c’est évidemment mieux qu’un camion de livraison de matériel médical garé devant le domicile du malade. La prise en charge est beaucoup plus simple que partout ailleurs », constate Robert Yvray, président de l’Association des diabétiques de Côte-d’Or.

Le pharmacien, qui connaît bien le dossier du malade sur le plan médical et social, ne doit pas hésiter à accompagner le prestataire au domicile du malade. Pour preuve, cette anecdote relatée par Claude Baroukh d’un patient sous oxygénothérapie continue et dont l’épouse croyait mordicus, faute d’information, qu’il fallait arrêter le système la nuit ! « Le pharmacien s’occupe souvent de tout, y compris de l’administratif, c’est le défaut de la qualité ! », conclut Claude Baroukh.

Qui dit MAD dit globalité économique. « La marge est faible sur certaines prestations mais avec ce service, le patient se fidélise sur l’ensemble des besoins de soins, dont le médicament », assène Laurence Bouton, pharmacienne et directrice commerciale chez Locapharm. Les patients ruraux ont pour le MAD davantage le réflexe « pharmacie » que leurs homologues des villes. Pour Laurence Bouton, une communication via une vitrine qui présente l’intérêt de séduire à la fois le grand public et les prescripteurs n’est pas étrangère à ce phénomène.

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Marie Christine Luc, titulaire aux Abrets (Isère), a assisté à cette conférence. Pour elle, il est « complexe d’être bien formé sur l’oxygénothérapie ou sur la nutrition entérale, pour ne citer que deux exemples. On en revient toujours au même. Pour cela, il faut du temps ».