L’hospitalisation à domicile de Lens conteste le paiement des honoraires

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Publié le 18 avril 2015
Par Jean-Luc Decaestecker
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En décidant de ne pas payer les honoraires pharmaceutiques qui figurent depuis janvier sur les factures d’une centaine de pharmaciens, le directeur de l’hospitalisation à domicile (HAD) Services Santé de la région de Lens a provoqué l’ire de ces pharmaciens. « Avec la nouvelle marge, certains pharmaciens ont facturé les honoraires sans les détailler et d’autres avec les honoraires apparents, ce qui dans ce dernier cas a entraîné le refus de certaines HAD de payer ces honoraires, explique Thierry Boucher, pharmacien à Avion et missionné par l’URPS-pharmaciens pour la représenter en comité inter-HAD sans pharmacie à usage intérieur (PUI). J’ai expliqué début février en quoi consistait cette rémunération. La plupart des directeurs d’HAD ont compris. » Philippe Hermand, vice-président de la Fédération nationale des établissements d’HAD (FNEHAD) et directeur de l’HAD lensois, estime cependant que cette réforme actée par la convention pharmaceutique ne s’applique pas aux soins hospitaliers car « signé entre les syndicats pharmaceutiques et l’Assurance maladie sur les soins de ville. »

Appel au boycott suspendu

Faute de nouvelles fin février de Philippe Hermand, qui devait se renseigner auprès de ses autorités de tutelle (DGOS et FNEHAD), Thierry Boucher, en accord avec l’USPO Pas-de-Calais, a l’intention de lancer un boycott des HAD. Une intention suspendue depuis dans l’attente d’une rencontre au plan national entre Elisabeth Hubert, présidente de la FNEHAD et les syndicats de pharmaciens. Par ailleurs, la situation s’est débloquée car Philippe Hermand a payé les honoraires dus. « La situation est résolue temporairement, mais reste tendue », constate Thierry Boucher, qui craint l’effet de contagion et la remise en cause de la rémunération non seulement par les HAD, mais par tous les patients. « C’est toute l’ambiguïté de la nouvelle réglementation, peste cet adhérent de l’USPO. Nous sommes contre cette réforme. Ce ne sont pas de grosses sommes qui sont en cause, même si elles ont pu s’élever à 4 000 voire 5 000 euros de factures bloquées en début d’année. »

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