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Les nouvelles frontières de la pharmacie d’officine
La Fédération internationale de la pharmacie vient de tenir son 69e Congrès à Istanbul. Au vu des initiatives prises par nos confrères un peu partout dans le monde, il y a de quoi se décomplexer. En voici quelques exemples.
Vous imaginez-vous vacciner vos patients contre la grippe dans votre officine ? Une officine portugaise sur deux le propose depuis 2008. Au préalable, près de 2 000 confrères pharmaciens du pays (titulaires et adjoints) ont suivi une formation spécifique incluant techniques vaccinales et prise en charge en cas de choc. Dès la première année, plus d’un quart des patients immunisés contre la grippe saisonnière l’ont été en pharmacie ! Tous se sont déclarés très satisfaits. En échange de cette nouvelle mission, les pharmaciens portugais se sont engagés à améliorer la couverture vaccinale des 65 ans et plus (75 % en 2010).
Des « cercles de qualité » en Suisse
Nos voisins suisses ont accepté une nouvelle baisse de marge sur le médicament en échange de nouveaux services rémunérés. Comme par exemple le « polymedication-check » qui leur permet de proposer des consultations aux patients polymédiqués (4 médicaments et plus) afin de vérifier que la compliance est bonne ou encore que les effets indésirables éventuels sont maîtrisés. En échange, ils recevront environ 30 euros par consultation. Autre service à valeur ajoutée financièrement reconnu en Suisse : les « cercles de qualité ». Objectif : réunir régulièrement les médecins qui exercent à proximité de l’officine et faire un point – scientifiquement étayé grâce aux documents remis par la Société suisse de pharmacie – sur leurs prescriptions afin tout à la fois d’améliorer les pratiques et de diminuer les coûts pour la collectivité ! Et ça marche… en échange de l’équivalent de 15 000 euros par an versé au pharmacien qui accepte d’animer un cercle.
45 % d’économies grâce au pharmacien aux USA
Un peu plus loin sur la mappemonde, nos confères australiens sont sur le point de généraliser le concept, encore expérimental, de « home medication review ». Là-bas, les pharmaciens se rendent au domicile de patients – sélectionnés au préalable – afin d’examiner le ou les traitements prescrits, sans oublier l’automédication. Ensuite, un rapport est envoyé au médecin traitant qui décide, le cas échéant et en accord avec le patient, de mettre en place un « medication management plan ».
Les pharmaciens américains proposent déjà un service similaire, le « medication therapy management », mais avec des études pharmacoéconomiques à la clé. Ainsi, dans l’exemple du diabète, ce type d’intervention a permis de réduire de 45 % les coûts sur trois ans. Selon les concepteurs de ce programme, tous les pharmaciens sont à même de le faire à condition de se former.
Se former ne sera pas forcément le cas pour tous les nouveaux services que proposera bientôt la profession un peu partout dans le monde. Mais ces quelques exemples parmi tant d’autres démontrent que les pharmaciens peuvent tout à fait sortir de leur rôle originel.
Tu me vends ton diplôme ?
En Turquie, qui vient d’accueillir le 69e congrès de la FIP, les chaînes de pharmacies ne sont pas encore autorisées. Pourtant, même si le capital officinal est théoriquement réservé aux diplômés d’une des 14 facultés du pays, le muvazaa ou « prête-nom » sévit dans le pays.
La pharmacie est dans ce cas tenue par un diplômé (jeune, le plus souvent) mais elle appartient en réalité à un investisseur extérieur. On compte au total près de 24 000 officines dans le pays, dont près des trois quarts sont installées dans la partie ouest.
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