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Le face-à-face Ordre-Collectif
« Le Moniteur » : L’actualité montre la détermination de certains groupements à communiquer sous couvert de promotion de la santé publique…
Jean-Charles Tellier, président du conseil central A de l’Ordre : Les groupements sont apparemment déterminés à communiquer, ce qui a entraîné une plainte du Conseil national de l’Ordre, dont nous attendons le jugement sur le fond. Nous rappelons que la plainte porte sur le non-respect de l’article R. 5125-29 du Code de la santé publique, qui dit que les groupements ne peuvent pas se faire de la publicité.
Rien ne semble les empêcher à communiquer sur leurs enseignes, voire sur les prix. Comment expliquez-vous ces entorses au Code de la santé publique ?
Pascal Louis, président du Collectif national des groupements de pharmaciens d’officine : Je tiens tout d’abord à rappeler que nous plaidons depuis longtemps pour une définition d’un niveau de communication tolérable. Mais nos demandes n’ont pas été prises en considération. En juin 2008, le CNGPO a lancé une campagne d’affichage en officine et a annoncé que les groupements allaient communiquer via des campagnes de publicité grand public. Là non plus, pas de réaction. Plusieurs groupements ont donc communiqué lors du second semestre 2008 ; rien ne s’est passé. Ce n’est que lors des deuxièmes vagues de communication, en juin 2009, que l’Ordre a réagi. Nous avons demandé une concertation mais on nous a opposé un arbitrage juridique. C’est dommage. Notre profession souffre d’un défaut de communication, laquelle est faite par les laboratoires, les consommateurs, les sites Internet et les médias. Pourquoi la profession ne le fait-elle pas ? Les groupements remplissent le vide laissé par les autres instances professionnelles.
Entre l’Ordre et les groupements, les logiques s’opposent. Etes-vous prêt à ouvrir le dialogue ?
Jean-Charles Tellier : Il existe un cadre réglementaire qui permet certaines choses et en interdit d’autres. Toute la problématique repose sur la qualité de perception qu’ont les uns et les autres de ce cadre réglementaire. Il n’y a donc ni concessions ni guerre de tranchées à envisager, mais la construction, à droit constant – je rappelle qu’il ne s’agit pas ici du code de déontologie mais d’un décret -, d’une communication raisonnée valorisante pour une profession qui le mérite et qui en a grand besoin.
L’Ordre refuse d’accorder le droit à la communication autour d’un niveau de service différent dans certaines officines par peur de voir le réseau se déstructurer…
Pascal Louis : C’est donner de la crédibilité à un marché que de montrer qu’il existe de la concurrence. Toute la profession s’est réjouie de la promulgation de la loi HPST, qui donne l’opportunité au pharmacien d’offrir à ses patients des services complémentaires, plus élaborés. Mais soyons honnêtes, tous ces services ne seront pas identiques dans toutes les officines : certains n’auront pas envie de les mettre en place, d’autres le feront mais ne pourront pas le faire simultanément. D’autres, enfin, ne les développeront pas car ils n’en auront pas les moyens. La loi HPST, et notamment les nouvelles missions, introduit de fait une différenciation. Les officines de demain offriront un éventail de services mais ces derniers seront spécifiques d’une officine à l’autre. L’important étant que ces services ne sortent pas du réseau. Mais comment le patient saura-t-il où trouver le service dont il a besoin si on ne le fait pas savoir ? Nous ne souhaitons pas que d’autres communiquent à notre place sur notre coeur de métier. Il est grand temps de réagir.
PHR a proposé une charte de bonnes pratiques de communication. Un texte non discriminant et loyal débloquerait-il la situation ?
Jean-Charles Tellier : PHR a proposé unilatéralement une charte de bonnes pratiques suite à une rencontre avec les instances ordinales. Nous défendons le projet de charte discutée, approuvée et respectée par l’Ordre, les syndicats, les groupements et les instances représentatives de la profession. C’est pourquoi nous proposerons à toute la profession d’élaborer en commun cette charte qui pourra être approuvée et respectée par tous. La porte n’est pas fermée…
Pensez-vous que le CGNPO puisse trouver un terrain d’entente avec l’Ordre ?
Pascal Louis : Nous l’espérons vivement. Lors de notre réunion à l’Ordre sur ce sujet, Isabelle Adenot a reconnu le besoin de communiquer pour réussir la mise en oeuvre des nouvelles missions du pharmacien. Ce qui est plutôt un point positif. Nous attendons la prochaine réunion, prévue début 2010, pour voir ce que l’Ordre entend faire évoluer et éventuellement mettre en place.
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