Le Collectif des groupements craint les GMS et leurs dérives

Quelles seraient les conséquences pour les patients si les médicaments venaient à sortir du circuit officinal ? « Le pharmacien qui travaille dans une grande surface sera confronté à davantage de clients. Il ne pourra pas connaître l’environnement thérapeutique de tous ces patients », a alerté Brigitte Bouzige, pharmacienne, adhérente au Collectif national des groupements des pharmaciens d’officine (CNGPO), organisateur du débat. Notre consoeur craint en particulier que les effets secondaires soient traités à la va-vite, et donc sous-estimés.

La douleur, un contre-exemple criant pour le libre accès

La prise en charge de la douleur constitue un exemple de la plus-value du pharmacien d’officine, notamment sur les sujets les plus vulnérables comme les personnes âgées. « Pour les douleurs neuropathiques, le médecin prescrit souvent des antiépileptiques et des antidépresseurs, sans avoir le temps d’expliquer sa prescription. Le pharmacien de GMS n’aura pas forcément la possibilité, comme en officine, de questionner le patient et de lui expliquer le contenu de son ordonnance », a donné en exemple le docteur Alain Serrie, responsable du département Médecine de la douleur, médecine palliative et des urgences céphalées à l’hôpital Lariboisière, à Paris, et président d’honneur de la Société française d’étude et de traitement de la douleur.

Et Brigitte Bouzige d’enfoncer le clou : « On a bien tort de nous sacrifier sur l’autel de l’ultralibéralisme. La santé est prioritaire sur l’économie », s’est insurgée la pharmacienne.