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« Il faut bousculer les vieilles dames »
Christine Marin, députée UMP du Nord, cosignataire du rapport
Vos préconisations sont aux antipodes de ce que prônait le rapport Attali, par exemple la levée du numerus clausus…
Nous nous sommes forgé des convictions de bon sens : on nous envie le maillage territorial officinal. Il est inexistant chez les médecins, regardez le résultat. Aujourd’hui, si une pandémie arrivait, seul le pharmacien pourrait y répondre immédiatement grâce à ce maillage. Pourquoi changer ce qui fonctionne bien ? Il faudrait même peut-être l’appliquer aux médecins.
Avez-vous convaincu le courant de l’UMP favorable à une déréglementation ?
Notre rapport n’a pas été contesté quand on l’a présenté aux députés UMP. Quel serait l’intérêt d’autoriser la vente des médicaments en GMS ? Quand on voit que le pharmacien a déjà du mal à se déplacer pour porter des médicaments à domicile, croyez-vous que les GMS, demain, se donneraient la peine d’assurer ce service ? A cet égard, il faudrait peut-être permettre aux officines de déléguer le préparateur pour du portage. En revanche, l’officinal a deux volets dans son activité, le pharmacien et le commerçant. Quand il a cette seconde casquette, sur la parapharmacie ou l’OTC, il doit être sur le même plan que tous les autres. C’est pourquoi nous revenons sur la nécessité d’affichages clairs et de transparence, ce qui n’est pas forcément le cas lorsque le pharmacien va chercher un médicament derrière sans explication et sans visibilité sur les prix. Sur l’autre volet de son activité, le pharmacien peut jouer un rôle pour le suivi des pathologies chroniques, le renouvellement des traitements, la prise de tension par exemple. Pourquoi ne pas officialiser ce qui se pratique déjà ? Et puis, la question de la répartition des professionnels revient : quand je dis que le pharmacien pourrait vacciner, il ne s’agit pas de son rôle premier, mais d’avoir une solution en cas d’absence d’infirmière…
Dans l’éventualité de procédures de la Commission, vous évoquez l’ouverture du capital comme « une solution envisagée », en interdisant l’entrée de certains acteurs (comme les laboratoires) au capital. Mais vous n’y semblez pas favorable en l’absence d’« obligation » européenne ?
Oui, c’est un peu ça. A propos de l’ouverture du capital, vous ne croyez pas que la libéralisation vient de montrer ses limites ? Il faut être très prudent. En revanche, les pharmaciens ont la possibilité d’ouvrir leur capital entre eux.
En relançant le débat des SEL et des holdings de pharmacies, vous leur tendez une perche à ne pas rater ?
En effet. Si le rapport Attali a eu un intérêt, c’est de faire comprendre aux professions réglementées qu’elles devaient se restructurer et bouger. Il faut bousculer les vieilles dames. Le faire soi-même, c’est éviter de prêter le flanc à l’Europe.
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