« Garder son indépendance »

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Publié le 18 octobre 2003
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Après six mois d’existence, 115 pharmaciens sont déjà adhérents de Pharmasoin 34, créé par la chambre syndicale des pharmaciens de l’Hérault. Le réseau est exclusivement ouvert aux officinaux, syndiqués ou non (100 euros de cotisation dans ce dernier cas). Sa vocation : prendre en charge les patients dès leur sortie de l’hôpital, d’une clinique ou d’une structure périhospitalière afin d’assurer la poursuite des soins et d’améliorer les conditions du maintien à domicile.

« L’idée était de monter un réseau généraliste mais aussi multidisciplinaire, explique Jean-Claude Baniol, ancien président du syndicat et principal porteur du projet. Avec pour objectif d’avoir le plus grand nombre possible de pharmaciens membres du réseau. » Mais, première difficulté dans ce cas-là : l’impossible compétence de tous dans toutes les spécialités du maintien à domicile. « Avec une dizaine de confrères référents au sein du réseau, nous avons contourné cet obstacle en permettant à tous d’être conseillés, orientés et accompagnés par l’un de ces pharmaciens référents », indique Jean-Claude Baniol.

Par ailleurs, Pharmasoin 34 s’est immédiatement employé à proposer des formations à ses adhérents. A ce jour, deux séances sur la chimiothérapie à domicile et une sur la prise en charge des escarres ont déjà été organisées, suivies par plusieurs centaines de personnes, titulaires ou membres d’équipes officinales. Les formations de Pharmasoin 34 sont sponsorisées par trois fournisseurs de matériel médical (Pharmat, D Médica, Locapharm), partenaires du réseau. « Ils sont convaincus du rôle important du pharmacien dans la prise en charge à domicile », insiste Laurent Gal, membre de Pharmasoin 34.

Au cours de ce dernier trimestre, Pharmasoin 34 va communiquer en direction des patients et professionnels de santé – surtout du monde hospitalier – par un dépliant d’information sur les avantages que peuvent présenter les pharmaciens : la proximité, leurs connaissances des autres professionnels de santé… Pharmasoin 34 projette de s’ouvrir à d’autres professionnels de santé, petit à petit, en commençant par se rapprocher de réseaux infirmiers existants.

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LEURS CONSEILS

– « Le duo gagnant dans une prise en charge à domicile, c’est l’infirmier et le pharmacien. »

– « Il faut mettre à la portée de tous des formations très pratiques avec des intervenants idoines. Par exemple, pour la chimiothérapie, nous avons fait appel à un pharmacien hospitalier. »

– « Pour ne pas se faire phagocyter par des sociétés de services, il faut tout prévoir et mettre en oeuvre pour garder son indépendance. » Chez Pharmasoin 34, le partenariat se limite donc aux formations et, ponctuellement, à des actions de communication.

La marche à suivre pour monter un réseau

Financement, enregistrement du dossier, points clés du projet…, tout ce qu’il faut savoir pour créer un réseau.

1 – Le financement

Trois sources de financements sont possibles et peuvent coexister :

– Financements pluriannuels sur crédits de l’assurance maladie (notamment au sein de l’ONDAM), subventions de l’Etat et des collectivités territoriales.

– Financements conjoncturels sur le Fonds d’aide à la qualité des soins de ville géré par l’assurance maladie et les représentants des professionnels de santé libéraux (prise en charge des études préalables, des évaluations et des aides au démarrage pour la première voire la seconde année de fonctionnement).

– Financements privés (laboratoires pharmaceutiques…) pourvu que le réseau ne soit pas utilisé à des fins de promotion et de publicité et que les règles déontologiques soient respectées.