« D’ici 10 ans, la moitié des médecins du département aura disparu »

Réservé aux abonnés
Publié le 18 avril 2009
Mettre en favori

Les gens ont sans doute plus de facilité à parler avec leur pharmacien qu’avec leur médecin. On ne veut plus de conflit médecin-pharmacien. Chacun a sa place dans une recherche de complémentarité. » Ces propos du Dr Roland Bonnin, président de l’ordre des médecins des Deux-Sèvres, ne sont pas que théoriques. Depuis 2007, le Collège des professionnels de santé, créé à son initiative et constitué des représentants de tous les Ordres, se réunit régulièrement. Sujet de préoccupation actuel : la démographie médicale. « Dans les Deux-Sèvres, la moitié des 305 médecins actuels aura disparu d’ici 10 ans et, dans le Thouarsais par exemple, on passerait de 30 médecins à seulement 7 », explique Roland Bonnin.

« L’officine devient le relais santé de proximité »

Pour faire face à cette désertification, le Collège a imaginé un dispositif en réseau comportant un secrétariat ainsi qu’un numéro d’appel commun par « pays » et reposant sur un échange permanent d’informations entre les professionnels. « Dans ce maillage médical, la pharmacie devient le relais santé de proximité. Par ailleurs, il faut que les différents professionnels de santé aient accès à la partie du dossier médical les concernant, et que ce dossier soit un support dans lequel chacun peut aller déposer des informations. L’idée est de décloisonner et faire évoluer les mentalités. De toute manière, l’activité des uns dépend de celle des autres. »

Pour mettre en oeuvre dès le début 2010 les recommandations du Collège, une commission départementale « Démographie et santé » a été constituée par le préfet. Elle réunit les représentants du Collège, les élus et des financeurs potentiels. De son côté, le Collège a nommé, en associant pharmaciens et médecins, deux à trois représentants par « pays ».

Publicité