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Deux chercheurs ouvrent leur porte
Symbole de la lutte contre les maladies infectieuses, l’Institut Pasteur est mondialement connu pour ses découvertes vaccinales. Recherche scientifique, génomique, actions de santé publique…, autant de domaines qui font appel aux compétences des pharmaciens.
Fondation privée reconnue d’utilité publique, l’Institut Pasteur regroupe 2 500 personnes travaillant sur le campus. Près de 1 000 chercheurs appartenant aux 130 unités de recherche et répartis dans douze départements oeuvrent continuellement à la découverte de nouvelles thérapeutiques. On estime à environ 500 le nombre de chercheurs pasteuriens (les autres ont des contrats avec le CNRS et l’INSERM ou bien sont étudiants), dont 16 pharmaciens. Deux d’entre eux nous ont ouvert les portes de leur laboratoire. Rencontres.
Chantal Bizet, directrice scientifique de la collection de l’Institut Pasteur (CIP)
A la tête de la CIP abritant près de 7 500 souches bactériennes, Chantal Bizet, pharmacien biologiste, garde la tête froide. Elle occupe ce poste à responsabilités depuis plus de dix ans. Ayant débuté sa carrière par une expérience hospitalière au sein d’un laboratoire de microbiologie de la région parisienne, elle put apporter son expertise de terrain lorsqu’elle postula au laboratoire d’identification des souches de l’Institut Pasteur. « J’avais beaucoup appris lors de mon premier poste d’attachée à l’hôpital Claude-Bernard et je ne retrouvais pas la même ambiance de travail », confie-t-elle. Elle découvre l’Institut Pasteur au cours de son internat : « J’y ai suivi les cours d’immunologie générale et microbienne qui à l’époque me donnaient l’équivalence avec le CES d’immunologie. »
Aujourd’hui, Chantal Bizet gère l’une des plus prestigieuses collections de souches au monde. La notoriété de la CIP lui incombe en partie car, avec son équipe de quatorze personnes, elle a mis en place les procédures d’assurance qualité et la CIP est désormais certifiée aux normes ISO 9001 version 2000. « Il a fallu tout mettre sur pied, car quand je suis arrivée il n’y avait même pas d’ordinateur », se souvient-elle.
En tant que collection pilote, la CIP est devenu une référence dans le domaine de la microbiologie. Elle représente une importante source de souches pour les industriels, chercheurs, hospitaliers et enseignants. Régulièrement, elle s’enrichit de nouvelles références puisque toute description d’une nouvelle espèce doit faire l’objet d’un dépôt obligatoire dans deux collections. On ne s’étonnera pas de savoir que Chantal Bizet gère pour le compte du ministère de la Recherche l’ensemble des collections de micro-organismes en France. Avec pour objectif principal le regroupement sur un site web des toutes les collections sous assurance qualité. Chargée également de valoriser la CIP, Chantal Bizet participe régulièrement à des congrès. En quête perpétuelle de connaissances, elle a mis en place la caractérisation moléculaire des souches de la CIP.
Pasteurienne convaincue, elle attache une grande importance à l’esprit institutionnel. « Nous disposons vraiment de moyens formidables pour réaliser nos objectifs », affirme-t-elle . Et de lancer : « Je ne m’ennuie jamais ! » On la croit…
Pascale Gueirard, chargée de recherche au sein de l’unité Bordetella
Biologiste de formation, Pascale Gueirard a toujours su qu’elle ne ferait pas carrière dans un laboratoire d’analyses médicales. « Quand j’étais interne, je rêvais de venir travailler à Pasteur », révèle-t-elle. C’est donc en toute logique qu’elle achève son internat par un enseignement de bactériologie médicale à l’Institut Pasteur. « J’ai rencontré Nicole Guiso (chef de l’unité Bordetella) à l’occasion d’un cours. Elle recherchait un étudiant pour suivre un DEA et pour réaliser une thèse au sein de son laboratoire. » L’opportunité pour Pascale de faire plus ample connaissance avec l’Institut et d’étudier une espèce particulière de Bordetella (B. Bronchiseptica).
Ses recherches ont été financées par un industriel en vue de l’élaboration d’un vaccin contre l’infection à B. bronchiseptica chez le chien. Ce projet n’a pas abouti mais des financements ponctuels lui ont permis de poursuivre ses travaux et d’être nommée assistante de recherche deux ans plus tard.
Désormais, elle continue ses travaux sur Bordetella bronchiseptica et analyse en particulier l’interaction de la bactérie avec les cellules-cibles de l’hôte infecté en collaboration avec plusieurs équipes de l’Institut.
Revendiquant son titre de chercheur pasteurien, elle ne l’échangerait pour rien au monde. « Nous avons la possibilité d’interagir et d’enrichir nos connaissances au quotidien tout en bénéficiant des plates-formes technologiques de l’Institut. »
Cependant, elle ne conçoit son activité de chercheuse que dans un but appliqué. Son souhait : contribuer à la prévention des maladies infectieuses en aidant l’Institut national de veille sanitaire à la surveillance épidémiologique de la coqueluche en France. Ainsi, elle occupe le poste d’adjoint au Centre national de référence de la coqueluche et des autres bordetelloses. « En relation permanente avec les cliniciens, nous recevons des isolats de bordetelles de façon à déceler l’éventuelle apparition de variants », explique Pascale Gueirard .
Depuis un an, Pascale est également responsable de la communication du département « Ecosystèmes et épidémiologie des maladies infectieuses ». Plus concrètement, elle est chargée de faire connaître le département en interne (via un journal) mais aussi au public en participant activement aux prochaines portes ouvertes organisées par l’Institut Pasteur en 2003.
Des jobs, des stages, des cours…
L’Institut Pasteur propose :
– Des stages scientifiques : vous êtes en DEA ou vous préparez un DU en rapport avec la biologie ? Adressez votre demande à stage.scient@pasteur.fr. Des postes de postdoc sont aussi à pourvoir régulièrement.
– Des emplois : vous pouvez les trouver sur le site Internet de l’Institut (http://www.pasteur.fr). Vous pouvez aussi envoyer des candidatures spontanées à l’adresse suivante : job@pasteur.fr.
– Un enseignement : quinze cours de niveau troisième cycle universitaire sont dispensés. Leur durée varie de quinze jours à trois mois. Ils comprennent en général des travaux pratiques très développés. Chaque session regroupe en moyenne une vingtaine d’étudiants.
Votre diplôme de pharmacien en poche, vous devez envoyer votre dossier de candidature au secrétariat des enseignements (tél. : 01 45 68 81 41).
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