Bms : Les idées fortes de Stéphane Thiroloix pour l’officine

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Publié le 28 août 2004
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En nommant Stéphane Thiroloix, début 2004, directeur général de BMS France, Pierre Le Sourd, président, s’est dit convaincu qu’il saurait relever les défis que représentent les futures mutations de notre système de santé. Le développement des génériques, les déremboursements programmés l’intéressent donc au plus haut point. « L’automédication est assurément un levier d’économie et pourtant il est sous-estimé à la fois par nos dirigeants politiques mais aussi par les pharmaciens », considère Stéphane Thiroloix. Si, selon lui, l’automédication participe déjà à la maîtrise des coûts de santé, elle pourrait être encore plus efficiente si on en finissait avec le discours sur la non-efficacité qui fragilise ces produits. A condition aussi que la prise en charge ne se fasse plus par produit mais par indication.

« Les médecins sont aujourd’hui embolisés par la gestion du petit risque, poursuit-il. Pourquoi ne pas en confier une partie au pharmacien, tout en procédant à quelques aménagements comme mieux rémunérer la consultation pour le grand risque ? En parallèle, les officinaux doivent faire valoir leur rôle de conseil et travailler sur des propositions concrètes, avec l’aide de l’AFIPA et de certains laboratoires. » Stéphane Thiroloix se demande si l’avenir n’est pas de proposer des honoraires, même faibles, pour cette gestion du petit risque moyennant le fait de lâcher du lest sur la marge commerciale de certains produits de prescription. « C’est une autre logique mais les industriels comme les officinaux devront faire des concessions, à condition que cela soit valorisant et que cela ait du sens. » Et d’évoquer le suivi des patients chroniques qui pourrait être partiellement confié au pharmacien, incluant même une adaptation du traitement à l’officine le cas échéant. Stéphane Thiroloix compte donner encore plus de sens à la politique de services vis-à-vis des pharmaciens en proposant des outils d’aide à l’observance. « Nous allons mettre les officinaux encore plus en dynamique sur l’ensemble de nos gammes, y compris sur des produits pour lesquels nous n’étions pas partenaires. » Seul ombre au tableau : la substitution galopante des produits conseil, paracétamol en tête… « Je suis convaincu de la pertinence d’un marché générique, en tant que citoyen et industriel, mais n’attendez pas de nous que l’on perde des parts de marché sans soutenir nos produits. Quant au pharmacien, il lui faut choisir les bons combats. Il fait partie d’une chaîne de « crédibilisation ». En substituant des marques, il tue de la valeur. »

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