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Santé des femmes : les pharmaciens appelés à renforcer leur rôle d’écoute et de conseil
Le gynécologue Olivier Marpeau, alias mon.gyneco sur les réseaux sociaux, a livré ses recommandations aux adhérents de Wellpharma pour améliorer l’accompagnement des patientes en officine.
Avec près d’un million d’abonnés sur Instagram, Olivier Marpeau, gynécologue médiatique sous le pseudonyme mon.gyneco, s’adresse à un large public. À l’invitation du groupement Wellpharma, il a ciblé un auditoire plus spécialisé : les pharmaciens. Objectif : leur transmettre des clés concrètes pour mieux identifier et orienter les patientes confrontées à des troubles gynécologiques, et en particulier à l’endométriose.
« Les pharmaciens ont un rôle clé à jouer dans l’information et l’orientation des femmes suspectées d’être atteintes d’endométriose. Il m’arrive régulièrement d’être contacté par des officines pour prendre en charge des patientes », a-t-il souligné. D’où l’intérêt, pour les équipes officinales, d’identifier dans leur environnement les praticiens les plus qualifiés : « Il est crucial que la patiente soit adressée à des professionnels qui connaissent bien la maladie : gynécologue, radiologue, kinésithérapeute spécialisés… »
Des symptômes souvent déroutants
Pour Olivier Marpeau, l’endométriose reste encore largement sous-diagnostiquée, faute d’une reconnaissance rapide de ses multiples symptômes. Et les pharmaciens, souvent en première ligne, peuvent jouer un rôle de vigie. Les signes à repérer vont bien au-delà des règles hémorragiques ou très douloureuses : « Les patientes peuvent souffrir de fatigue chronique, de troubles digestifs, d’envies fréquentes d’uriner, voire de douleurs à l’épaule si le tissu endométrial migre jusqu’au diaphragme ou aux nerfs. En moyenne, elles cumulent plus de quatre symptômes. »
Certains conseils, simples mais précieux, peuvent être prodigués dès l’officine : « Une bouillotte peut soulager les douleurs pelviennes. Un régime alimentaire adapté, ou une orientation vers un kinésithérapeute ou un ostéopathe, peuvent aussi améliorer le quotidien des patientes. »
IST, SPM, contraception : des messages de prévention à relayer
Au-delà de l’endométriose, la pharmacie est un point d’appui stratégique pour aborder de nombreuses problématiques de santé féminine. Vaccination contre le papillomavirus (désormais possible à l’officine), dépistage des IST sans ordonnance ni rendez-vous, prise en charge intégrale du préservatif pour les moins de 26 ans, syndrome prémenstruel (SPM… les sujets ne manquent pas.
Le SPM, souvent banalisé, mérite pourtant une écoute attentive. « Il peut provoquer des douleurs mammaires, des troubles digestifs, des ballonnements, des migraines ou des troubles du sommeil, rappelle Olivier Marpeau. Un bon sommeil, une charge mentale réduite, voire une complémentation en magnésium et vitamine B6, peuvent aider. »
Attention cependant à la forme sévère du SPM : la dysphorie prémenstruelle (DPM). « Elle se manifeste par des symptômes dépressifs intenses, pouvant aller jusqu’au risque suicidaire. Elle doit être prise en charge par un psychiatre, avec parfois une prescription d’antidépresseurs. »
Une montée en compétences indispensable
À l’heure où les missions de prévention en officine s’élargissent, la santé des femmes constitue un domaine à fort potentiel d’action. « Le comptoir est souvent le premier lieu où la parole se libère. Il ne s’agit pas de se substituer aux médecins, mais d’être en capacité d’écouter, d’orienter et de relayer les bons messages », résume Olivier Marpeau.
Une posture d’autant plus nécessaire que les retards de diagnostic, notamment dans l’endométriose, restent fréquents : selon l’Inserm, sept années s’écoulent en moyenne entre l’apparition des premiers symptômes et la confirmation du diagnostic. Une marge de progression dans laquelle les pharmaciens peuvent pleinement s’inscrire.
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