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Expérimentation tabac en officine : les contours se dessinent pour 2026
L’expérimentation de la prescription de traitement de substitution nicotinique par les pharmaciens devrait débuter en 2026 dans trois régions. Si les grandes lignes se dessinent, plusieurs aspects, notamment l’organisation, la rémunération et la mobilisation des professionnels, restent à préciser.
Depuis plusieurs mois, le ministère de la Santé prépare l’expérimentation en officine sur la prescription et le suivi des traitements de substitution nicotinique (TSN). Trois régions pilotes, Hauts-de-France, Nouvelle-Aquitaine et Provence-Alpes-Côte d’Azur, ont été retenues pour tester ce dispositif pendant deux ans à partir de 2026. Lors d’une réunion organisé par le ministère de la santé qui s’est tenu ce mercredi 30 juillet 2025, auquel la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) a participé, plusieurs points sont restés à préciser, notamment l’organisation pratique, la rémunération des pharmaciens et leur mobilisation.
Vers une maille départementale
Le périmètre d’application de l’expérimentation était encore en discussion. La FSPF indique « pencher pour une maille départementale », estimant qu’un tel format serait « très clair pour la population et pour les pharmaciens ».
Par ailleurs, le syndicat souligne l’importance d’une expérimentation inclusive, ouverte à tous les pharmaciens volontaires, tout en veillant à assurer une répartition équilibrée des participants sur l’ensemble du territoire.
Cadrer les entretiens et la formation
Pour les patients, cette expérimentation constitue une avancée pratique, la FSPF précise que « lorsqu’un patient décide d’arrêter de fumer, pouvoir compter sur l’accessibilité du pharmacien est essentiel pour ne pas rater le bon moment ».
C’est pourquoi la fréquence des entretiens reste à définir. Si le principe d’un accompagnement personnalisé est acquis, il doit cependant s’adapter aux spécificités du fonctionnement en officine, où le patient peut venir quand il veut. La question se pose donc de savoir s’il faut réaliser un entretien à chaque visite. Par ailleurs, une structuration fixe devrait être instaurée pour organiser le suivi avec des entretiens mensuels.
Concernant la formation, son contenu n’a pas encore été arrêté. Il est envisagé de s’appuyer sur des modules existants, en garantissant une uniformité entre les régions.
Mise en place d’indicateurs d’évaluation
La question du recueil des indicateurs d’évaluation est également encore ouverte. Il est essentiel que leur collecte soit uniforme entre les différentes régions pilotes. Plusieurs options sont envisagées : l’utilisation d’un logiciel dédié comme Posos ou un dispositif fourni directement par l’Assurance Maladie.
Ces indicateurs permettront d’évaluer l’efficacité de l’expérimentation et, en cas de succès, d’en envisager un déploiement plus large.
Elaborer une rémunération simple et fluide
Sur le plan financier, la FSPF plaide pour un paiement au fil de l’eau. Elle demande que « le pharmacien soit rémunéré au fur et à mesure et non à la fin de la prise en charge du patient ». L’idée est d’utiliser un code acte spécifique pour chaque entretien, ce qui permettrait à l’Assurance Maladie de verser une rémunération directe et standardisée, sans passer par les circuits habituels comme l’URPS. « Le but est que ce soit simple », souligne le syndicat, qui indique que la Direction de la sécurité sociale (DSS) est « a priori favorable » à cette modalité.
Une mobilisation dans un contexte tendu
Une question reste centrale : les pharmaciens seront-ils au rendez-vous ? Le syndicat admet ne pas savoir. « Lors de précédentes expérimentations, le taux de participation des pharmaciens volontaires tournait autour de 10 % en moyenne. » La simplicité du dispositif et la clarté de la rémunération sont des facteurs clés. Mais la mobilisation pourrait être freinée par le contexte professionnel tendu, marqué par inquiétudes et les mécontentements.
Le syndicat insiste également pour que cette expérimentation ne soit pas perçue comme une compensation aux pertes liées à la baisse des marges sur les génériques : « Les pharmaciens ne veulent pas de nouvelles missions pour remplacer la rémunération perdue dans les remises génériques. Ce n’est pas le but du jeu.»
Prochaine étape en automne
Une nouvelle réunion est attendue à l’automne. Elle devra permettre d’avancer sur la structuration de la formation et la définition des outils d’évaluation. Le syndicat suivra les travaux de l’URPS au fur et à mesure pour accompagner le déploiement de l’expérimentation.
Un décret viendra entériner l’expérimentation. D’ici là, les partenaires espèrent affiner les modalités pour garantir une mise en œuvre opérationnelle en 2026.
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