Le radis noir

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Publié le 3 décembre 2011
Par Delphine Guilloux
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Qu’est-ce que c’est ?

Le radis noir, Raphanus sativer niger (ou nigra), est une plante herbacée bisannuelle dont la tige mesure entre 40 cm et 1 m de hauteur. Egalement appelé « raifort cultivé », « raifort des Parisiens » ou « gros gris », il appartient à la famille des Brassicaceæ. Vraisemblablement originaire d’Asie, le radis noir est aujourd’hui cultivé sur presque tous les continents, en dehors des régions trop froides. Sa racine est utilisée en phytothérapie. Entourée d’une « peau » noire, sa chair est blanche et croquante ; son odeur et sa saveur sont piquantes.

Quelles sont ses utilisations ?

• Pour son usage en phytothérapie, la racine de radis noir est conditionnée en ampoules ou en flacons (jus, extrait aqueux ou alcoolique et teinture mère) et en gélules ou en comprimés (poudre de racine ou extrait sec).

• La racine est traditionnellement utilisée comme draineur dans le traitement des troubles hépatobiliaires. Elle est conseillée pour faciliter la digestion après un excès alimentaire ou en cure.

• Le radis noir est parfois utilisé comme expectorant dans les affections bronchiques aiguës bénignes et dans le traitement des rhumes et sinusites.

• Il peut être appliqué localement contre les érythèmes fessiers, les coups de soleil, les brûlures superficielles et peu étendues.

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• Très riche en vitamine C, le radis noir possède une activité antiscorbutique peu exploitée en pratique. Il contient 100 à 150 mg d’acide ascorbique pour 100 g contre 70 à 100 mg pour 100 g de kiwi et 50 à 60 mg pour 100 g d’orange.

• Le radis noir est fréquemment associé à d’autres plantes comme : l’artichaut, cholérétique et protecteur hépatique ; le romarin, cholérétique, cholagogue et détoxifiant hépatique ; la fumeterre, cholagogue, cholérétique et diurétique ; l’angélique, contre les ballonnements.

Quel est son mode d’action ?

Le radis noir est connu à la fois pour ses propriétés cholérétique (stimulation de la sécrétion de bile par le foie) et cholagogue (facilite l’évacuation de la bile). Il a également des propriétés antispasmodiques au niveau des fibres musculaires des voies biliaires. Ses propriétés au niveau hépatobiliaire sont conférées par les glucosinolates, particulièrement concentrés dans la racine, les feuilles et les graines. Ces hétérosides soufrés (ou thioglucosides) ont une action dans les lithiases biliaires, la dyspepsie biliaire et la cholécystite, lithiasique ou non. Une action protectrice des glucosinolates vis-à-vis des substances cancérogènes au niveau du côlon est discutée.

Quelles sont les doses efficaces ?

Le radis noir peut être pris ponctuellement après un excès alimentaire ou en cures de 7 à 15 jours, notamment au moment des changements de saison.

Les doses quotidiennes conseillées sont d’environ 15 ml pour le jus et 1 g pour la poudre (moins s’il s’agit d’extrait sec).

Quels sont ses atouts ?

Utilisée depuis très longtemps, cette plante potagère ne présente pas d’interaction connue.

Quels sont ses inconvénients ?

• Le radis noir est contre-indiqué en cas d’obstruction des voies biliaires (calculs biliaires) et de problèmes thyroïdiens (les thiocyanates captent l’iode, empêchant sa fixation au niveau de la thyroïde).

• Des cas de troubles gastro-intestinaux (brûlures d’estomac) ayant été rapportés, il faut éviter la consommation de radis noir en cas de gastrite.

CE QU’IL FAUT RETENIR

• Le radis noir est essentiellement utilisé pour traiter les troubles hépatobiliaires.

• Il s’administre en cures de 7 à 15 jours, en particulier aux changements de saison.

• Il est contre-indiqué en cas de calculs biliaires et de troubles thyroïdiens.

• Sa consommation est à éviter en cas de gastrite.

Sources : A. Chain, thèse : « Fiches de documentation pratique de 5 plantes hépatotropes : boldo, chardon-Marie, chélidoine, radis noir, romarin », 29 juin 1994 ; J. Bruneton : « Pharmacognosie, phytochimie, plantes médicinales », 4e édition, Tec et Doc ; www.nouveau.ocp.fr ; www.passeport sante.net ; www.anses.fr