La valériane

Réservé aux abonnés
Publié le 12 mars 2011 | modifié le 20 août 2025
Par Maïtena Teknetzian
Mettre en favori

Qu’est-ce que c’est ?

• Valeriana officinalis (du latin valere : « être en bonne santé ») est une herbacée vivace grâce à son rhizome court et vertical de couleur gris-jaune.? Originaire d’Europe et du nord de l’Asie, elle apprécie les climats humides.

• On la cultive en Europe centrale et orientale par semis au printemps.

La racine et le rhizome, inscrits à la Pharmacopée européenne, sont récoltés sur des pieds de 2 ans, en automne, lorsque leur teneur en principes actifs est la plus élevée. Ils sont séchés à basse température.

• Plus communément appelée « guérit-tout » ou « herbe à chats » à cause de l’odeur fétide se dégageant de ses organes souterrains, elle est aussi surnommée « Valium végétal » du fait de son usage dans les troubles du sommeil.

Quelles sont ses utilisations ?

• La racine de V. officinalis est spasmolytique, sédative, anxiolytique.

• Hippocrate et Galien l’utilisaient pour traiter l’insomnie, les Romains pour la tachycardie, les Amérindiens contre les convulsions, l’épilepsie et pour soigner les blessures. Elle a été très largement utilisée pour diminuer l’anxiété liée aux bombardements de la Première Guerre mondiale.

Publicité

• L’OMS reconnaît l’utilisation de la valériane dans le traitement des insomnies liées à l’anxiété, et la Coordination scientifique européenne en phytothérapie dans le soulagement « des tensions nerveuses modérées et temporaires et/ou les problèmes d’endormissement ». Elle permet de réduire la nervosité, favorise l’endormissement et améliore la qualité du sommeil.

Comment agit la valériane ?

Les principaux constituants isolés des racines sont :

– des acides sesquiterpéniques, dont l’acide valérénique (0,2 à 0,9 %) et l’acide acétoxyvalérénique, qui présenteraient une certaine activité agoniste sur les récepteurs gabaergiques et inhiberaient la GABA-transaminase, ce qui pourrait justifier l’usage traditionnel de la valériane dans l’épilepsie ;

– des iridoïdes : les valépotriates (entre 0,8 à 1,7 %), responsables de l’odeur désagréable de la racine, et dont l’action anxiolytique par liaison aux récepteurs aux benzodiazépines est discutée. Les iridoïdes sont instables, s’hydrolysent sous l’effet de la chaleur et sont insolubles dans l’eau ;

– de l’huile essentielle (jusqu’à 1,4 %), riche en esters du bornéol, dont l’acétate de bornyle, et en sesquiterpènes volatils dont la valéranone, sédative et hypotensive.

A quelle dose est-elle efficace ?

Les doses par prise varient selon les préparations : 0,3 à 1 g de poudre, 1 à 3 g d’extrait aqueux, 15 mg d’huile essentielle, sans dépasser 4 prises par jour, dont 1 dans l’heure précédant le coucher. En tisane, la valériane s’utilise à raison de 2 ou 3 g de poudre par tasse d’eau bouillante.

Avec quelles plantes l’associer ?

Des plantes à visée sédative comme l’aubépine, la passiflore, la mélisse, le houblon, la passiflore, l’Eschscholtzia ou la ballotte.

Quels sont ses avantages ?

• La toxicité chez l’animal est négligeable. Aucun effet indésirable majeur n’est connu pour l’homme.

• La valériane ne provoque pas de dépendance.

• Elle n’interfère pas avec les cytochromes P450 et n’est pas impliquée dans des interactions d’ordre pharmacocinétique. A fortes doses, elle peut être en théorie impliquée dans des interactions d’ordre pharmacodynamique avec les dépresseurs du système nerveux central (potentialisation d’action).

Quels sont ses inconvénients ?

• L’usage de la valériane n’est pas recommandé en cas de grossesse et d’allaitement (absence de données suffisantes et passage dans le lait maternel).

• Elle est déconseillée chez l’enfant de moins de 12 ans.

• Elle est contre-indiquée chez l’insuffisant hépatique.

• Des études suggèrent qu’il faudrait 2 semaines de traitement pour apprécier son efficacité.

• Elle peut altérer la vigilance (prudence au volant !).

Sources : J.-L. Guignard, « Botanique », collection « Abrégés », Masson, 7e édition. « Encyclopédie des plantes médicinales », Larousse, 2e édition. Vidal : « Le Guide des plantes qui soignent ». J. Fleurentin, « Les Plantes qui nous soignent ». J. Bruneton, « Pharmacognosie », Tec & Doc, 4e édition. J.-M. Morel, « Traité pratique de phytothérapie », éd. Grancher. « Précis de phytothérapie », éd. Alpen. http://fr.ekopedia.org, www.passeportsante.net

LES AUTRES UTILISATIONS

– Du fait de ses vertus spasmolytiques, on peut utiliser la valériane comme antispasmodique digestif.

– Elle peut aussi être proposée dans les cures de désintoxication tabagique, pour réduire l’anxiété et la nervosité dues au sevrage.

– Elle peut être ajoutée dans l’eau d’une baignoire après infusion dans de l’eau bouillante, en bains calmants ou pour traiter certains problèmes cutanés.