Le ronflement

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Publié le 2 septembre 2017 | modifié le 5 février 2025
Par Stéphanie Satger
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Très fréquent, le ronflement est un bruit vibratoire durant le sommeil. Gênant pour l’entourage, il est considéré comme bénin sauf s’il s’accompagne d’apnées.

Qu’est-ce que c’est ?

Il s’agit d’un bruit grave, vibratoire, d’intensité variable, émis pendant le sommeil. Le ronflement peut être cyclique ou continu.

50 % des hommes et 25 % des femmes seraient affectés. Les enfants peuvent aussi être concernés.

Les ronflements simples ne présentent pas de risque médical mais ils génèrent des conflits conjugaux ou sociaux par la gêne qu’ils occasionnent.

Le ronflement peut être associé à des apnées du sommeil dont les répercussions sur la santé sont importantes.

Quel est le mécanisme ?

Au cours du sommeil, le voile du palais, la luette et la langue s’affaissent du fait d’une diminution du tonus des muscles dilatant le pharynx. Les voies aériennes sont alors rétrécies et la résistance à l’écoulement de l’air augmente. Au-delà d’un certain niveau de résistance, les parois vibrent ce qui provoque le ronflement.

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Le ronflement est aggravé lorsqu’il est couplé à une augmentation des résistances nasales (rétrécissement…).

Quels sont les facteurs favorisants ?

Les principaux facteurs sont :

– l’âge (relâchement des tissus) ;

– le surpoids (cause principale) ; responsable d’un épaississement des tissus de l’arrière-gorge ;

– la position sur le dos ;

– les anomalies anatomiques naso-pharyngées, les amygdales et végétations hypertrophiées, la congestion nasale lors des rhumes ou rhinites allergiques, la présence de polypes ;

– la consommation d’alcool et de certains médicaments (hypnotiques, anxiolytiques et antihistaminiques sédatifs) le soir au coucher qui diminue le tonus musculaire ;

– le tabac (inflammation chronique).

Comment est réalisé le diagnostic ?

Le médecin recherche les facteurs favorisants et une éventuelle apnée. Le diagnostic peut être complété par une endoscopie sous sommeil induit, examen permettant d’identifier le site vibratoire responsable du ronflement.

Quelle est la prise en charge ?

La perte de poids est essentielle. L’arrêt du tabac est préconisé et la consommation d’alcool avant le coucher est à éviter.

Il faut rétablir une bonne perméabilité des fosses nasales. Dans les pathologies inflammatoires (allergie ou polypes), un traitement par corticoïdes inhalés est instauré. En cas de rhinite particulière, d’hypertrophie du voile du palais de déformations anatomiques ou d’hypertrophie des végétations et des amygdales, une intervention par radiofréquence ou chirurgicale est nécessaire. 

Sources : « Vos patients ronflent : que faire ? », La Revue du praticien – Médecine générale, Tome 30, N° 964, juin 2016 ; « Traiter les ronflements », Assurance maladie Vaucluse, ameli.fr/Vaucluse/ ; « Bien dormir, mieux vivre », Brochure Inpes, inpes.santepubliquefrance.fr ; « Le ronflement habituel. Prévalence et facteurs de risque dans un échantillon de la population masculine française », Revue des maladies respiratoires, vol 24, N° 3, mars 2007.

– De nombreux produits sont disponibles en pharmacie. Aucun n’a été scientifiquement évalué. Les dilatateurs de narine, externes ou mieux internes, peuvent être utiles dans certaines formes de ronflement avec une participation nasale. Des orthèses d’avancées mandibulaires (ou gouttières) portées la nuit bloquent la chute de la langue en arrière et limitent les vibrations. Un bilan préalable chez le dentiste est nécessaire pour éviter tout retentissement dentaire.
– Réaliser des lavages de nez au sérum physiologique, humidifier l’air de la chambre. Les produits à base d’huiles essentielles décongestionnantes n’ont pas d’efficacité prouvée.