Choc anaphylactique

Qu’est-ce que c’est ?

Le choc anaphylactique est la manifestation la plus sévère de l’allergie. Il survient chez un sujet déjà sensibilisé par un contact antérieur. Il apparaît en général quelques minutes à une heure après une exposition à un allergène.

Quelle est la physiopathologie ?

• Phase de sensibilisation : le premier contact avec l’allergène entraîne, chez un sujet prédisposé, la synthèse d’immunoglobulines spécifiques de type E (IgE) qui viennent se fixer sur les récepteurs des cellules cibles de la peau et des muqueuses (mastocytes) ou circulantes (granulocytes basophiles).

• Phase de réaction allergique : lors d’un deuxième contact, l’allergène se fixe sur les IgE, et le pontage des IgE entraîne la dégranulation des mastocytes et des basophiles. Les médiateurs chimiques responsables des manifestations cliniques de l’allergie (histamine, leucotriènes) sont alors libérés brutalement.

Quels sont les signes cliniques ?

• L’anaphylaxie se traduit souvent par des signes cutanéo-muqueux (urticaire, œdème). Un prurit palmo-plantaire intense est un signe précoce caractéristique fréquemment observé.

• Le choc anaphylactique, débute souvent par un malaise lié à l’installation de troubles hémodynamiques avec hypotension artérielle, tachycardie voire collapsus cardiovasculaire. Des signes respiratoires (bronchospasme, dyspnée sur œdème laryngé) sont fréquemment observés ainsi que des troubles digestifs.

Quelle est la conduite à tenir ?

Dans la mesure du possible, arrêter l’exposition à l’allergène. La personne est allongée, couverte et les jambes surélevées en attendant l’arrivée des secours. Une injection d’adrénaline est réalisée par le patient ou son entourage si le risque est connu, en suivant la notice ou les instructions du médecin régulateur du SAMU. L’appel du SAMU est obligatoire car l’état du patient peut s’aggraver et nécessiter des soins complémentaires (remplissage IV et oxygénothérapie, renouvellement de l’adrénaline).

Comment se présente l’adrénaline ?

• L’adrénaline est disponible en officine sous forme d’un « stylo auto-injectable » (Anapen) en deux dosages 0,15 mg/0,3 ml (seringue jaune) et 0,30 mg/0,3 ml (seringue verte). La posologie usuelle pour les adultes est de 0,30 mg, celle pour les enfants de plus de 15 kg est de 0,15 mg ou 0,30 mg en fonction du poids (0,005 à 0,01 mg/kg).

• Anapen est contre-indiqué en cas d’hypersensibilité à la floctafénine ou apparentés, d’insuffisance cardiaque sévère, de cardiopathie ischémique et en cas de traitement par bêtabloquant.

• Le stylo se conserve dans le conditionnement d’origine à une température < 25°C.

Comment se pratique l’injection ?

• L’injection d’Anapen se pratique par voie intra-musculaire dans la face antérolatérale de la cuisse dès les premiers signes du malaise.

• En pratique, il faut d’abord retirer le bouchon noir qui protège l’aiguille puis, à l’autre extrémité, le bouchon de sécurité qui verrouille le bouton rouge permettant le déclenchement de l’injection. Appliquer le dispositif sur la cuisse perpendiculairement à la peau et appuyer sur le bouton déclencheur de l’injection. Maintenir le dispositif « planté » sur la cuisse pendant 10 secondes et le retirer. Masser vigoureusement la zone d’injection pendant environ 10 secondes.

• Après l’injection, le sujet doit rester allongé et au calme. L’amélioration apparaît généralement dans un délai de 3 à 5 minutes après la première injection.

Sources : Martine Morisset, La revue du praticien, « Le choc anaphylactique », vol . 57, 30 juin 2007 ; La revue du praticien médecine générale, Tome 22, n°? 804, 17 juin 2008 ; Cahier Moniteur Formation Conseil, « Les allergies alimentaires », 22 mars 2008 ; Vidal online ; Anses, « Allergies et intolérances alimentaires ».

PRINCIPAUX AGENTS RESPONSABLES

• Médicaments (bêtalactamines, curares, AINS, extrait pour immunothérapie) ou assimilés (produits de contraste iodés, gadolinés),

• Aliments (arachide, fruits à coque)

• Venin d’hyménoptères (guêpes, abeilles…).