La toxoplasmose

Qu’est-ce que c’est ?

La toxoplasmose est due à un protozoaire cosmopolite, Toxoplasma gondii. Le réservoir parasitaire est animal, tellurique et hydrique. Les mammifères, les oiseaux et l’homme sont les hôtes intermédiaires, et le chat, l’hôte définitif.

Quels sont les signes cliniques ?

• Ils apparaissent après une incubation de 2 semaines et varient selon le patient.

• Chez l’immunocompétent, la toxoplasmose reste silencieuse dans 80 % des cas, ou se manifeste aspécifiquement (fièvre, adénopathies cervicales, asthénie, altération de l’état général). Après contamination, le parasite reste présent sous forme kystique dans le tissu nerveux ou les muscles et les sujets sont immunisés à vie.

• Chez la femme enceinte, la primo-infection ne s’accompagne d’aucun signe particulier, mais un risque de transmission congénitale (estimé globalement à 29 %) est à craindre. Il augmente avec l’âge gestationnel (5 % au 1^er trimestre, 40 % au 2^e et 70 % au 3^e). Plus l’atteinte est précoce, plus les conséquences sont graves : mort in utero, atteintes neurologiques (hydro- et macrocéphalie, convulsions, retard psychomoteur) ou oculaires parfois très sévères en cas d’atteinte en première moitié de grossesse, atteintes ophtalmiques infracliniques en fin de grossesse, mais nécessitant un suivi ophtalmique régulier à vie (risque de choriorétinite).

• Chez le patient immunodéprimé, la toxoplasmose revêt une forme sévère soit en primo-infection, soit du fait le plus souvent d’une réactivation du parasite avec des atteintes neurologiques, oculaires, pulmonaires ou cardiaques.

Comment est porté le diagnostic ?

• Il repose sur le dosage des IgG et des IgM.

• Il est recommandé de déterminer le statut immunitaire d’une femme avant conception. En cas de séroconversion pendant la grossesse (présence d’IgM et d’IgG), une amniocentèse est pratiquée. Si la recherche du parasite est positive, un prélèvement du sang du cordon ou du placenta peut être justifié pour prouver l’atteinte fœtale. L’échographie permet d’apprécier les conséquences sur le fœtus.

• Chez l’immunodéprimé, lorsque la clinique fait suspecter une réactivation du parasite, la sérologie permet de confirmer une toxoplasmose ancienne (IgG présents sans IgM). Un scanner ou une IRM peuvent permettre de confirmer une atteinte cérébrale.

Quel est le traitement ?

• En cas de séroconversion pendant la grossesse, un traitement par spiramycine (Rovamycine) est instauré. Il permettrait d’éviter 50 % des transmissions congénitales.

• En cas d’atteinte fœtale, le traitement fait appel à la pyriméthamine (Malocide) associée à la sulfadiazine (Adiazine) ou à la sulfadoxine (hors AMM). Une supplémentation hebdomadaire en acide folique est alors nécessaire pour prévenir les troubles hématologiques liés à la pyriméthamine. Le nourrisson sera traité par ces médicaments pendant un an.

• Chez l’immunodéprimé, le traitement fait appel à l’association pyriméthamine/sulfadiazine ou au cotrimoxazole (hors AMM).

Sources : www.ameli-sante.fr/toxoplasmose ; www.has-sante.fr, « Toxoplasmose et rubéole au cours de la grossesse : quelles recommandations pour la prévention et le dépistage ? » ; www.anses.fr, « Toxoplasma gondii » ; www.inpes.sante.fr, guide « Nutrition grossesse » ; Les Actualités pharmaceutiques n° 499, octobre 2010 : « La toxoplasmose, de la maladie à la prévention et à son traitement ».

PRÉVENTION PENDANT LA GROSSESSE

• Porter des gants pour jardiner, se laver les mains après.

• Après et avant la manipulation de viandes, fruits et légumes crus, bien se laver les mains.

• Bien laver les crudités, herbes aromatiques et fruits qui poussent près de la terre.

• Congeler la viande pour détruire les kystes éventuellement présents. Bien faire cuire la viande. Eviter les viandes fumées ou marinées.

• Eviter de changer soi-même la litière d’un chat (sinon, mettre des gants). La laver tous les jours à l’eau très chaude. L’eau de Javel est inutile.