La spondylarthrite ankylosante

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Publié le 2 février 2013
Par Maïtena Teknetzian
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Qu’est-ce que c’est ?

• C’est une maladie rhumatismale inflammatoire chronique, évoluant par poussées, touchant le rachis et les articulations sacro-iliaques principalement.

• Elle concerne 0,3 % de la population française, est 2 à 3 fois plus fréquente chez l’homme et débute habituellement avant 40 ans.

Quels sont les signes cliniques ?

L’atteinte peut être :

– axiale (concernant le rachis, le bassin, la paroi thoracique) avec douleurs rachidiennes nocturnes et raideur au réveil, douleurs fessières ou de la symphyse pubienne, sensation d’oppression thoracique ;

– périphérique avec douleurs articulaires des membres ou inflammation des enthèses (points d’insertion des tendons sur les os), notamment au niveau du tendon d’Achille.

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Quels sont les facteurs de risque ?

Une prédisposition génétique (antigène HLA-B27 chez 90 % des patients) et une probable participation bactérienne (Chlamydia, Yersinia, Salmonella, Shigella…) interviendraient dans sa genèse.

Quelles sont les complications ?

• La spondylarthrite peut évoluer vers l’ankylose (enraidissement progressif) du rachis, génératrice d’un handicap fonctionnel. L’ankylose thoracique peut être à l’origine d’une insuffisance respiratoire.

• La spondylarthrite peut se compliquer d’atteintes extra-articulaires : oculaires (uvéite) le plus souvent, rénales ou cardiaques.

Comment est porté le diagnostic ?

• Le diagnostic repose sur l’examen clinique, un bilan biologique inflammatoire et des examens d’imagerie : radiographies (photo ci-dessus) voire IRM ou scanner du rachis et des articulations sacro-iliaques, échographies des enthèses.

• Des échelles d’évaluation sous forme de questionnaires permettent d’apprécier l’intensité de la douleur, l’importance de la raideur et le retentissement sur la vie quotidienne.

Quel est le traitement ?

Le traitement est symptomatique et vise à diminuer la douleur et la raideur et à prévenir l’ankylose pour maintenir les capacités fonctionnelles.

• Il fait appel en première intention aux AINS, utilisés durant les poussées de la maladie. Ils sont éventuellement associés au paracétamol ou aux antalgiques opiacés. Des infiltrations locales de corticoïdes peuvent être envisagées pour réduire l’inflammation.

• En cas d’échec ou d’aggravation avec inflammation persistante, les anti-TNF (infliximab, étanercept, adalimumab et golimumab) peuvent être utilisés en traitement de fond (risque d’infections).

• Hors AMM, le méthotrexate, la sulfasalazine ou le léflunomide peuvent être proposés en traitement de fond des formes périphériques.

• La kinésithérapie constitue un traitement de première intention, indissociable du traitement médicamenteux.

• L’arrêt du tabac.

• La physiothérapie (application de chaleur ou balnéothérapie) pendant les poussées.

• Le port d’une orthèse lombaire pour corriger les déformations du rachis.

EN PRATIQUE

• Rassurer les femmes en âge de procréer : la spondylarthrite n’a pas de répercussion sur la fertilité ou sur la grossesse. Néanmoins, toute grossesse doit être planifiée et le traitement réévalué avant conception.

• La pratique d’un sport est possible, et même conseillée pour renforcer les muscles. Les sports recommandés sont ceux qui mobilisent les muscles du dos et permettent d’ouvrir la cage thoracique, comme le dos crawlé ou le volley-ball.

• Des exercices d’autorééducation sont disponibles sur le site de la Fédération nationale des associations de lutte contre les conséquences de la spondylarthrite (www.acsac-france.asso.fr).

Sources : Idées-Forces, « Spondylarthrite ankylosante : en bref » et « Spondylarthrite ankylosante : traitement », Prescrire, n° 344, juin 2012 ; Guide ALD : « Vivre avec une spondylarthrite », Haute Autorité de santé, décembre 2008 ; « Spondylarthrite ankylosante », La Revue du praticien – Médecine générale, tome 126, n° 890, nov. 2012.