La ménopause

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Publié le 25 août 2012 | modifié le 9 août 2025
Par Maïtena Teknetzian
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L’intensité des troubles climatériques varie d’une femme à l’autre. Un traitement hormonal n’est justifié que si la qualité de vie est altérée.

Qu’est-ce que la ménopause ?

• La ménopause (à 51 ans en moyenne) est caractérisée par une diminution progressive des sécrétions hormonales ovariennes, provoquant l’arrêt définitif des règles.

• Une femme est considérée comme ménopausée lorsqu’elle n’a pas eu de menstruations pendant un an. Le diagnostic peut être confirmé par un test au progestatif (absence de règles malgré la prise d’un progestatif 10 j/mois pendant 3 mois).

Que sont les troubles climatériques ?

Ce sont les troubles liés aux modifications endocriniennes (carence en estrogènes notamment), physiques et psychologiques survenant à la ménopause.

Troubles vasomoteurs : bouffées de chaleur et sueurs nocturnes (troubles fonctionnels les plus fréquemment rencontrés), pouvant altérer le sommeil.

Troubles de l’humeur : irritabilité, anxiété, manque d’entrain.

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Troubles vaginaux : sécheresse et atrophie vaginales pouvant rendre les rapports inconfortables.

Troubles urinaires : infections et insuffisance sphinctérienne.

Prise de poids et répartition androïde des graisses.

Signes cutanéophanériens : la peau devient plus fine et plus sèche, les rides sont plus marquées. Les cheveux sont plus secs.

Quelles sont les complications ?

Complications osseuses : diminution de la densité osseuse sous l’effet de la carence estrogène avec risque accru d’ostéoporose et de fracture.

Complications cardiovasculaires : après la ménopause, l’incidence des accidents cardiovasculaires augmente avec l’âge.

yQu’est-ce qu’un traitement hormonal ?

• Il consiste à apporter par voie orale (Oromone, Provames…) ou transdermique (patch Dermestril, Estraderm, gel Œstrogel, Œstrodose…) des estrogènes et des progestatifs (Lutéran, Duphaston…). Ces derniers protègent l’utérus vis-à-vis du cancer (dont le risque pourrait être accru par les estrogènes). Ainsi, les estrogènes utilisés seuls sont réservés aux femmes hystérectomisées. Les schémas d’administration sont séquentiels (avec règles) ou continus (sans règles).

• Les estrogènes sont efficaces sur les troubles climatériques (dont les bouffées de chaleur) et la déminéralisation osseuse, mais ne protègent pas du risque cardiovasculaire. Localement, les gels et ovules à base d’estrogènes (Colpotrophine, Trophicrème…) peuvent être prescrits pour traiter les troubles trophiques vulvovaginaux.

• En 2008, l’Afssaps a maintenu ses recommandations de prudence suite à des publications confirmant l’augmentation du risque d’AVC et de cancer de l’ovaire sous traitement hormonal et à la remise en cause de la validité d’une étude concluant à l’absence d’augmentation du risque de cancer de sein.

• Le traitement hormonal reste indiqué en cas de troubles fonctionnels altérant la qualité de vie, et en seconde intention dans la prévention de l’ostéoporose.

• Il doit être prescrit à dose minimale efficace et sur la durée la plus courte possible (< 5 ans). Il est contre-indiqué en cas de cancer du sein, d’antécédents de maladies thromboemboliques et d’hémorragie génitale d’origine inconnue.

EN PRATIQUE

Conseils hygiénodiététiques

• Encourager l’arrêt du tabac, pour limiter le risque cardiovasculaire.

• Avoir une alimentation équilibrée et pratiquer une activité physique régulière.

• Consommer 4 laitages par jour et sortir au soleil, pour synthétiser de la vitamine D.

• Boire suffisamment d’eau pour prévenir les infections urinaires et compenser les pertes sudorales.

• Eviter la consommation d’excitants, conseiller de la phytothérapie (camomille, valériane…) pour améliorer le sommeil.

Administration du traitement hormonal

Ne pas appliquer les gels ou patchs à base d’estrogènes sur les seins.

Sources : www.afssaps.sante.fr : « Informations générales sur le traitement hormonal de la ménopause » (juillet 2006) et « Traitement hormonal de la ménopause », Actualisations des recommandations (février 2008) ; « Que reste-t-il du traitement hormonal substitutif de la ménopause ? », La Revue du praticien, vol. 60 du 20 octobre 2010.