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Vermifuges : ce qu’il faut retenir pour bien les conseiller au comptoir
Les échinocoques sont des petits vers plats qui peuvent contaminer les chiens et chats après ingestion des œufs dans la viande crue (rongeurs…) ou le milieu extérieur. Hormis des diarrhées et une perte de poids en cas de forte contamination, l’infestation est souvent asymptomatique mais le parasite peut être transmis à l’homme, notamment via les déjections animales du chien, plus rarement du chat. La zoonose, dite hydatidose, est rare mais potentiellement grave. Le praziquantel est la molécule antiparasitaire de référence active pour traiter et prévenir l’infestation par les échinocoques, utilisable chez le chat et le chien.
Le choix d’un vermifuge, qui associe souvent plusieurs molécules pour un large spectre, dépend du type d’animal et parfois de sa race ; le rythme de vermifugation dépend de l’âge et du mode de vie. Certains vermifuges sont disponibles en conseil, d’autres nécessitent une prescription mais peuvent être renouvelés à l’officine sur une période de 1 an.
Les formules
Le praziquantel, actif sur les vers plats ou « cestodes » (ténias, dipylidium, échinocoques) est associé à d’autres anti-helminthiques actifs sur les vers ronds ou « nématodes » (ascaris, ankylostomes et trichures) pour un spectre élargi à la majorité des parasitoses intestinales : au pyrantel et/ou au fébantel (Anthelmin, Drontal, Dolpac, Multivermyx, Ascatryl Trio Chien, FrontControl Wormer, Strantel Chien…), à la milbémycine oxime également active sur certains parasites externes (Milbemax, Milbetel…) ou à l’émodepside (Profender Spot-on ou Comprimés…).
En pratique : bien respecter l’indication de race, d’âge et/ou de poids. Certaines molécules ne conviennent pas aux chiens porteurs de la mutation du gène MDR1 (voir encadré).
Les présentations
Les comprimés conviennent aux animaux « dociles » et sont recommandés en cas de risque de léchage quand plusieurs animaux cohabitent et/ou qu’un jeune enfant vit au foyer. Ils sont administrés directement dans la gueule ou dissimulés dans l’alimentation, les formules appétentes aromatisées pouvant faciliter la prise (Drontal Chien, Milbetel, Strantel…).
Les spot-on en pipettes sont déposés sur la peau entre les poils, en privilégiant la zone entre les omoplates que l’animal ne peut atteindre par léchage. Ils sont préférés en cas d’insuffisance rénale ou hépatique et quand l’animal est « difficile ». Le produit, stocké dans la graisse sous-cutanée, est progressivement relargué dans la circulation. Éviter tout bain de l’animal les jours suivant l’administration pour optimiser son efficacité.
Vermifugation : le bon rythme
En routine, une vermifugation est conseillée tous les 15 jours dès l’âge de 2-3 semaines pour les chatons et chiots puis tous les 15 jours jusqu’à 2 mois puis mensuellement jusqu’à 6 mois. Chez l’adulte, le rythme varie selon le mode de vie : environ tous les 3 mois pour un animal qui sort, voire davantage (présence de jeunes enfants au foyer, de personnes immunodéprimées, zone endémique de l’échinococcose…) et minimum 2 fois par an pour un animal d’intérieur.
Dans certaines situations, une vermifugation supplémentaire est conseillée : 15 jours avant une vaccination, lors d’un traitement des puces (transmission du dipylidium via les puces), avant et après la période de chasse…
En pratique : choisir les molécules selon les besoins, en priorité actives sur les nématodes pour les plus jeunes, nématodes et cestodes pour les animaux d’extérieurs… Attention pour les femelles gestantes (vermifugation avant et à la saillie) ou allaitantes, toutes ne conviennent pas ! Traiter tous les animaux du foyer en même temps. En complément, éviter de donner de la viande crue non congelée, changer régulièrement les litières, aspirer et laver les sols régulièrement, ramasser les excréments, laver fréquemment les mains des enfants…
Prudence en cas de mutation du gène MDR1
Le gène MDR1 (MultiDrug Resistance) ou gène « ABCB1 » code pour la protéine membranaire P-glycoprotéine (P-gP) notamment impliquée dans la protection de la barrière hémato-encéphalique. La mutation de ce gène peut induire une toxicité de certaines molécule liée à leur accumulation dans le système nerveux.
- Quelles races concernées ? Les chiens concernés sont essentiellement les colleys, les bergers australiens, shetland et blancs suisses, les bobtails, les border collies, certains bergers allemands et les chiens issus de croisement de ces races. Il est possible de faire dépister son chien dans un service vétérinaire pour connaître son statut vis-à-vis de cette mutation.
- Quels antiparasitaires à risque ? Les molécules substrats de la P-gP ne doivent pas être utilisées en cas de mutation MDR1 ou de statut inconnu dans ces races : il s’agit notamment de l’émodepside (dans Profender…) mais prudence aussi avec les lactones macrocycliques comme la milbémycine oxime, la moxidectine : Milbemax, Milbetel, Advocate (mixidectine + imidaclopride)…
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