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Un tabac !
Aujourd’hui, le vapotage est responsable du capotage des substituts nicotiniques. Si arrêter de fumer est une entreprise laborieuse qui demande, généralement, plusieurs essais, troquer sa cigarette contre sa version électronique, est aujourd’hui un geste acquis.
Actuellement, 2,5 millions de personnes vapotent régulièrement, majoritairement des fumeurs de tabac. Le potentiel du marché de l’e-cigarette est donc considérable au regard des 16 millions de fumeurs actuels. Son chiffre d’affaires de 275 millions d’euros fin 2013 (source : étude Xerfi) est estimé à 400 millions fin 2014, selon Arnaud Dumas de Rauly, secrétaire adjoint du Syndicat national des professionnels de la cigarette électronique. L’explosion inévitable du secteur, amorcée en 2013, tient, d’abord, à l’objet lui-même : design, un tantinet gadget et facile à utiliser : « Chacun peut trouver chaussure à son pied tant au regard de la diversité du matériel, plus ou moins puissant, que des mélanges d’arômes proposés, environ 2 000 », développe notre interlocuteur.
Le succès de l’e-cigarette réside aussi dans son image « fortement liée à l’idée du sevrage tabagique, et même, au-delà, à celle de réduire voire de supprimer toute dépendance à la nicotine », peut-on lire dans l’enquête Etincel-OFDT. Les motivations des utilisateurs rejoignent celles des consommateurs de substituts nicotiniques. Ainsi, 51 % des interrogés déclarant utiliser simultanément du tabac et l’e-cigarette affirment que leur objectif final est d’arrêter toute consommation de ces deux produits ; 11,5 % mettent en avant la réduction de la consommation de tabac sans arrêt complet et 8,2 % invoquent le remplacement du tabac par la cigarette électronique. A défaut d’études sur leur éventuelle nocivité à long terme, les cigarettes électroniques ont de beaux jours devant elles. D’autant plus que la Haute Autorité de santé estime que leur utilisation « ne doit pas être déconseillée » chez un fumeur refusant les substituts classiques dans la mesure où « elles sont supposées être moins dangereuses que le tabac ».
A quand (officiellement) en pharmacie ?
L’avenir de l’e-cigarette est aussi suspendu à sa distribution en pharmacie, telle que le souhaiterait la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France. Et de demander une autorisation officielle de vente dans une logique de substitution au tabac. La mesure, proposée dans le cadre du projet de loi sur la croissance, est la suivante?: « Les laboratoires pharmaceutiques français qui se sont lancés de longue date dans la fabrication de produits de sevrage tabagique verraient leur activité renforcée par l’autorisation donnée aux pharmaciens de dispenser ce type de produits [NdlR, les e-cigarettes]. Les pharmaciens seraient ainsi garants de la qualité et de la conformité. »
Reste qu’aujourd’hui les textes sont clairs : ne figurant pas dans la liste des produits autorisés à la vente dans les pharmacies, l’e-cigarette n’a pas (avec ou sans nicotine) à être vendue en officine. Rappelons qu’un amendement visant à donner à la cigarette électronique un statut de médicament a été rejeté par le Parlement européen le 8 octobre 2013, laissant l’objet au rang de « produit dérivé du tabac ». Actuellement, la cigarette électronique, distribuée dans des magasins spécialisés (58 %), chez les buralistes (21 %), sur Internet (9 %) mais aussi en grandes surfaces et dans les stations-service (7 %), s’est cependant construit une place dans quelques officines (5 %)… On y trouve, notamment, les marques Tag Replay (le premier dispositif médical de sevrage de la gestuelle tabagique, dont le statut est contesté par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé…) ou encore EdSylver. Et si, pour clore le débat, on réservait aux pharmacies la vente d’e-cigarettes fortement dosées en nicotine ?
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