Le remboursement des protections menstruelles en officine : un dossier en attente

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Le remboursement des protections menstruelles en officine : un dossier en attente

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Publié le 6 août 2025
Par Ophélie Milert
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L’entreprise, Elia, spécialisée dans les protections périodiques réutilisables, lance un appel pressant au Premier ministre pour que la mesure votée fin 2023, concernant leur remboursement en officine, soit enfin appliquée.

La loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024 a prévu une prise en charge des protections périodiques réutilisables pour les jeunes femmes de moins de 25 ans, puis de moins de 26 ans et les bénéficiaires de la Complémentaire santé solidaire (C2S). Les dispositifs concernés sont les culottes menstruelles et les cups (coupes menstruelles).

Ce dispositif reste donc inexploitable en officine à ce jour, car aucun décret d’application ni arrêté ministériel ne vient encadrer les modalités de mise en œuvre.

Prise de position de l’entreprise

Les deux cofondatrices d’Elia ont récemment exprimé leur agacement dans une lettre ouverte adressée à François Bayrou. Elles y dénoncent un report injustifié de la réforme, pourtant estimée à un coût limité pour les finances publiques. La mesure représenterait environ 150 millions d’euros par an, d’après les chiffres avancés par les associations de lutte contre la précarité menstruelle.

Interrogées sur France Inter le 5 août, elles ont rappelé l’urgence de la situation. En France, 4 millions de femmes seraient concernées par la précarité menstruelle, utilisant des protections inadaptées ou en nombre insuffisant pendant leurs règles. Le coût d’une culotte menstruelle, autour de 30 euros, constitue un véritable frein pour l’accès à des produits à la fois écologiques, durables et sans substances toxiques.

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Ce retard dans l’application de la réforme freine donc, selon elles, la lutte contre les inégalités en matière de santé et de dignité menstruelle.

Quel calendrier reste-t-il envisageable ?

Le gouvernement aurait promis une entrée en vigueur du dispositif avant la fin de l’année 2025. Toutefois, cette échéance reste conditionnée à la publication d’un décret et d’un arrêté ministériel, toujours attendus. Sans ces textes, la mesure demeure inopérante. 

En officine, les professionnels ne peuvent proposer à ce jour aucun produit remboursé, faute de liste officielle des références éligibles ou de cadre réglementaire précis. L’achat reste possible sans ordonnance, mais sans remboursement, maintenant les consommatrices concernées dans l’impasse malgré un contexte législatif favorable.