Sels de substitution : informer des risques pour certains patients

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Sels de substitution : informer des risques pour certains patients

Publié le 30 mai 2025
Par Marianne Maugez
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L’utilisation de sels de substitution n’étant pas dénuée de risque, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) demande que les patients soient mieux informés en modifiant notamment l’étiquetage des produits concernés.

Utilisés dans le cadre de régimes hyposodés, les substituts au sel de table à base de chlorure de potassium peuvent se révéler dangereux chez certains patients. En cause, le risque d’hyperkaliémie majoré par les antécédents médicaux propres à chaque patient (hypertension artérielle, insuffisance cardiaque ou rénale, diabète).

Une fausse bonne idée

L’organisation mondiale de la Santé (OMS) estime que, dans le monde, environ 1,9 million de décès par an sont liés à une consommation excessive de sodium.

Le sel (chlorure de sodium) étant la principale source de sodium dans l’alimentation, il peut être conseillé, dans le cadre d’une prise en charge globale, d’en limiter la consommation. Les patients qui compensent cette restriction par des alternatives à base de chlorure de potassium (sels diététiques Bouillet et Xal en officine) augmentent alors leur risque d’hyperkaliémie. Celle-ci peut se manifester par une faiblesse généralisée, des nausées, des vomissements, une diarrhée voire des troubles du rythme cardiaque potentiellement mortels en cas de kaliémie supérieure à 6,5 mmol/l.

Certains patients plus à risque

Selon une revue de données issues de la littérature scientifique, les personnes les plus à risque d’hyperkaliémie, en cas d’utilisation non appropriée de sels de potassium sont :

– les patients insuffisants rénaux au stade IV (insuffisance rénale terminale)

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– les patients diabétiques

– les patients insuffisants cardiaques

– les patients hypertendus

– les sujets âgés en tenant compte du risque de diminution de la fonction rénale et de la probabilité qu’ils soient traités pour une des pathologies précédemment citées.

Les personnes réalisant des activités susceptibles d’entraîner une déshydratation (activité sportive, travail en pleine chaleur par exemple) complètent la liste.

Les recommandations de l’Anses

Compte tenu des risques, et de la proportion non négligeable de la population française pouvant être exposée, l’Anses a tenu à alerter les pouvoirs publics sur les dangers et l’intérêt d’informer les consommateurs de sels de potassium.

L’Agence a ainsi suggéré d’ajouter des messages d’information sur les produits concernés pour avertir le public et rappelle l’importance d’un suivi médical rigoureux et régulier des patients éventuels consommateurs.