Le point sur le régime pauvre en sel

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Le point sur le régime pauvre en sel

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Publié le 4 mai 2025
Par Alexandra Blanc
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Le sel, nécessaire au bon fonctionnement de notre organisme, peut avoir des effets néfastes sur la santé s’il est consommé de façon excessive. Selon les pathologies et les traitements des patients, l’instauration d’un régime hyposodé est parfois nécessaire.

Quelles sont les propriétés du sel ?

Le sel, ou chlorure de sodium (NaCl), ajouté est la principale source de sodium dans l’alimentation. Dans 1 g de sel de table, il y a 400 mg de sodium.

Nutriment essentiel, le sodium assure le maintien du volume plasmatique et de l’équilibre acidobasique, la transmission des influx nerveux, ainsi que le fonctionnement normal des cellules.

Une alimentation trop riche en sel peut, en revanche, avoir des effets néfastes : augmentation de la pression artérielle jusqu’à l’hypertension, rétention d’eau, incidence cardiovasculaire (cardiopathies, accident vasculaire cérébral).

En 2020, la consommation moyenne de sel dans la population était de 9 à 12 g de sel par jour (soit 3,6 à 4,8 g de sodium), ce qui correspond au double de l’apport maximal recommandé, de 5 à 6 g par jour (soit 2 à 2,4 g de sodium), c’est-à-dire environ le contenu d’une petite cuillère.

Qu’est-ce qu’un régime hyposodé ?

Un régime hyposodé consiste à réduire l’apport de sodium par rapport aux recommandations maximales pour la population générale sans facteur de risque. Il est généralement préconisé de consommer entre 2 et 4 g de sel.

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Dans certains cas (décompensation aiguë d’insuffisance cardiaque, par exemple), un régime désodé strict (environ 300 mg de sodium par jour) est nécessaire. Son instauration est réservée au praticien hospitalier.

Qui est concerné par un régime hyposodé ?

Les patients facilement identifiables qu’il convient de sensibiliser sont ceux souffrant d’hypertension artérielle ou traités par des corticoïdes au long cours. Un régime pauvre en sel améliorerait l’efficacité des médicaments antihypertenseurs.

Ceux présentant des états œdémateux d’origine cardiaque, hépatique ou rénale sont également ciblés.

Quels conseils apporter aux patients ?

Il est conseillé de supprimer le sel de table et celui de cuisson.

Des solutions alternatives sont disponibles à l’officine : les sels diététiques Bouillet et Xal. Ils sont sans sodium, à base de chlorure de potassium. Attention à ne pas les conseiller en cas d’hyperkaliémie, d’insuffisance rénale sévère et en association avec certains traitements tels que les diurétiques hyperkaliémiants et les inhibiteurs de l’enzyme de conversion notamment, eux-mêmes susceptibles d’augmenter la kaliémie.

Pour rehausser le goût des plats, l’ajout d’épices et d’aromates peut être utile.

La consommation d’aliments très riches en sodium (viandes et poissons fumés ou séchés, olives, charcuterie, fromages, crustacés, câpres, chips, plats transformés ou encore sauces industrielles) doit être évitée, tout comme les eaux riches en sodium. Conseiller des eaux dont la teneur est inférieure à 20 mg par litre, telles que Courmayeur, Thonon, Vittel, Évian, La Salvetat.

Les biscottes et le pain sans sel peuvent remplacer le pain traditionnel, qui contient une forte quantité de sel.

Les médicaments apportent également parfois du sodium. Les formes effervescentes, notamment, renferment plus de sodium que les autres formes galéniques.

Sources : mangerbouger.fr ; « Quelle alimentation en cas d’hypertension artérielle ? », Assurance maladie ; « Réduire la consommation de sel », Organisation mondiale de la santé (OMS), 2020.

Savoir décrypter les étiquettes sur les emballages des aliments

Teneur en sel/en sodium :

  • basse : 0,3 g  / 0,1 g ou moins pour 100 g d’aliment → à consommer préférentiellement.
  • moyenne : 0,3 g à 1,5 g / 0,1 g à 0,6 g pour 100 g d’aliment → à consommer modérément.
  • haute : 1,5 g / 0,6 g ou plus pour 100 g d’aliment → à éviter absolument.