Les 4 attentes des employés du secteur médical vis-à-vis de leurs managers

84 % des employés du secteur médical interrogés placent ces trois qualités – confiance, écoute et disponibilité – en tête de leurs desiderata, ce qui ne surprend pas Thibault Winka, directeur général associé de Team Officine, plateforme de recrutement en pharmacie : « Préparateurs et adjoints nous font des remontées similaires, avec, in fine, un désir de reconnaissance, loin d’être uniquement financier, de plus en plus affirmé. » La demande prend encore plus de relief dans un métier où les tâches quotidiennes s’enrichissent de missions inédites à un rythme soutenu.

Les leviers de la réussite managériale 

Prêter une oreille attentive à son équipe. Écoute et disponibilité sont plébiscitées par 84 % des sondés, la communication et la participation, elles, sont recherchées par 63 % d’entre eux. Sanctuariser un temps pour entendre les doléances, faire remonter ou redescendre les informations s’avère essentiel. « Ce n’est pas toujours facile de trouver un moment, ni même un endroit quand vous avez la patientèle à gérer constamment, prévient Thibault Winka. Cela peut prendre la forme d’un échange informel – un merci ou un conseil glissé au comptoir, ou des félicitations a posteriori, dans le back-office, après avoir assisté à un échange productif avec un patient – mais l’idéal est d’inscrire ce temps au planning de chacun. Un tête-à-tête hebdomadaire ou mensuel, selon la taille de l’équipe à gérer, que l’expert appelle à sacraliser. Au manager de se faire violence si la discussion ne lui est pas naturelle. »

Déléguer. 63 % des collaborateurs réclament de l’autonomie (partielle ou complète et fuient les « chefs » obsessionnels du contrôle. « Les employés aspirent à éprouver un sentiment de confiance réciproque. C’est peut-être générationnel, sans doute lié à un besoin de plus en plus fort de sens au travail, la volonté d’apporter sa pierre à l’édifice », constate Thibault Winka. La délégation peut passer, entre autres, par la nomination d’un responsable qualité, l’animation de sujets lié à la responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE) ou encore un investissement dans la mise en place des nouvelles missions. « De quoi faciliter l’épanouissement de la personne mise en responsabilité, laquelle aura toujours besoin de la validation de certaines de ses actions par son manager. »

Se former. C’est sans aucun doute le plus grand écueil du pharmacien : son métier, sa formation, sa vocation consistent en priorité à apporter une aide médicale à son patient. Et non à manager. « Il y a clairement une lacune dans la profession. La plupart du temps, on apprend à gérer une équipe sur le tas, nos études nous y préparent peu. Or ce n’est pas une compétence innée », reconnaît Thibault Winka. Qui exhorte donc à se former sur des problématiques de ressources humaines et à effectuer « un audit organisationnel au sein de l’officine. Toute l’équipe est interrogée en amont, c’est une porte d’entrée idéale pour développer ensuite des entretiens individuels ou un management en équipe. »

Au manager de s’adapter. Dans un marché du travail toujours favorable au candidat, plus question pour le supérieur de fixer son cadre établi, ses règles immuables, ses pratiques managériales intangibles. « Cela tiendra quelques mois au mieux, puis le nouveau venu ira voir ailleurs, d’autant que le marché et l’offre lui autorisent cette mobilité. Il faut donc absolument que le manager adapte son management à son collaborateur », conseille Thibault Winka.