Les titulaires veulent un préparateur normal

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Les titulaires veulent un préparateur normal

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Publié le 3 décembre 2015
Par Annabelle Alix
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Qu’attendent de vous les titulaires ? Le préparateur idéal n’est pas un superman. Ni une superwoman aux qualités extraordinaires. Autonomie, sourire, professionnalisme, découvrez les critères qui séduisent vos employeurs.

Le préparateur dont rêvent les titulaires n’a rien d’un super-héros. Précis, responsable, accueillant…, c’est un professionnel compétent qui ne sait pas tout mais se donne les moyens de progresser sur les plans scientifique et relationnel. Consciencieux dans son métier et sachant engager une relation avec le client-patient, le préparateur « modèle » intègre également les enjeux et particularités de son cadre de travail. Parmi les compétences que doit détenir un préparateur, la « rigueur » est indispensable. Ni rigidité, ni sévérité, mais une exactitude, une précision sont requises. La recherche d’informations complètes et concises est précieuse afin de cibler le besoin du patient. Pour Florent Moyne, titulaire à Reignac (Gironde), « le préparateur doit savoir questionner le patient : son mal de gorge est-il accompagné d’une toux ? Est-il sujet aux diarrhées lorsqu’il est sous antibiotique ? »
Timide ou non, le préparateur doit impérativement apprendre à communiquer pour « mettre des mots sur les maux du patient, explique Florent Moyne. Ainsi, la prise en charge sera complète, pour le bien du malade et de la pharmacie. » Au comptoir, le préparateur est aussi précis dans son conseil que « concentré sur l’ordonnance et la détection des interactions », pointe le titulaire. Et cette même rigueur l’incite à se tourner vers un pharmacien au moindre doute ou lorsque la situation requiert des compétences qui dépassent les siennes. Aucun pharmacien n’attend du préparateur qu’il sache tout, mais connaître précisément ses limites – et les assumer – est un gage de tranquillité d’esprit pour le titulaire ou son remplaçant (voir encadré à droite).

Un préparateur ne se fait pas en un jour
Un CV à rallonge et de nombreux diplômes sont loin d’être les sésames ouvrant les portes coulissantes de l’officine. Encore faudrait-il pouvoir tester la plus-value de ces compétences dans le contexte particulier de l’officine. Quel intérêt présenterait un super préparateur parlant le chinois et adepte de médecines alternatives pour une officine de village plutôt demandeuse de connaissances en matériel médical ? Face à un CV surdimensionné, « la plupart des titulaires n’estimeront pas forcément que ces diplômes présentent une valeur ajoutée primordiale pour leur officine, et seront plus embêtés par l’aspect financier », estime Sylvain Bertrand, ancien titulaire et aujourd’hui adjoint à Lyon (Rhône). Seul élément incontournable, « ce préparateur doit être prêt à progresser scientifiquement » et « faire preuve de curiosité intellectuelle », précisent deux titulaires sur Facebook.

Pour Olivier Biard, titulaire à Chelles (Seine-et-Marne), c’est l’envie qui booste cette curiosité : « Quand on est motivé, on souhaite faire au mieux, donc on se forme et on développe ses compétences ». Si l’envie disparaît, mieux vaut peut-être envisager de changer d’officine, car la motivation retrouve parfois de la vigueur auprès d’un manager aux méthodes plus en phase avec ses besoins.

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À lire dans Porphyre n° 518 de Décembre 2015-Janvier 2016