Entreprenante…

« Tu t’es coiffée avec les pieds ce matin ? », taquine Véronique. Avec humour, le message est passé. La jeune pharmacienne à laquelle elle s’adresse ne viendra pas travailler les cheveux ébouriffés le lendemain. « Je fais le gendarme quand le look des salariés n’est pas adapté à l’image de l’officine, mais c’est aussi moi qui suis à leur écoute en cas d’éventuelles tensions sur leurs salaires », précise Véronique, sourire aux lèvres. Le relationnel que cette préparatrice manie avec tact, humour et franchise l’a naturellement conduite au poste de chef préparatrice de la grande pharmacie d’Angers (49). Son statut cadre, elle ne l’a pas volé.

Un parcours ascendant…

« Embauchée comme préparatrice, je n’ai pas tenu les six mois d’essai sans exprimer mon sentiment au patron. L’ambiance était invivable, se souvient Véronique. Il m’a répondu qu’il comptait justement sur moi pour y remédier… » Un défi relevé. « C’est à chacun de construire son avenir au travail, de saisir les ouvertures qui permettront de s’imposer ». Observatrice discrète au début, Véronique n’a pas cherché à imposer ses méthodes. Elle a ensuite profité de la vente de la pharmacie et du départ de collègues plus anciens pour sortir de l’ombre et montrer son savoir-faire. Bonne humeur constante, anticipation des ruptures de stocks, repérage des produits à faible vente… Son nouveau titulaire et ancien collègue a vite cerné les compétences de Véronique et l’a fait monter en grade. Elle aborde désormais sa mission de chef préparatrice avec un aplomb qui appuie sa légitimité. Ses missions ? Organiser les tâches, gérer la bonne entente et le bien-être de l’équipe – pharmaciens et titulaires compris ! – et s’assurer du bon contact de chacun avec la clientèle. Une tâche indispensable pour une officine ouverte 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 et ses trente-trois salariés… majoritairement féminins ! « Mon travail requiert beaucoup d’écoute et de diplomatie, résume-t-elle. Et des piqûres de rappel sur le sourire qui convient, le mot gentil à glisser, la promotion à présenter ou l’objectif de vente à atteindre, fixé tous les mois par le service des achats. » Sa méthode ? Une attitude naturelle et égale vis-à-vis de ses interlocuteurs. Ses missions sont actualisées lors de réunions mensuelles organisées avec les associés et les adjoints, durant lesquelles elle est force de proposition.

… et un entonnoir descendant

« Je pense que mon poste a été créé grâce à mon énergie, mon relationnel, mais aussi parce qu’il correspondait à ma personnalité », confie Véronique, dont les missions se déploient au-delà des portes de l’officine. Enseignante depuis neuf ans à la chambre de commerce et d’industrie du Maine-et-Loire, elle forme les futurs préparateurs à la communication, à la galénique et aux travaux pratiques. Elle endosse aussi un statut d’auto-entrepreneuse : « Mon fils est rentré du Canada en m’apprenant que, là-bas, les femmes font pipi debout ! L’accessoire qui permet cette petite révolution est un entonnoir en silicone transportable dans le sac à main(1) appelé GoGirl. J’ai alors rencontré une femme qui projetait de le commercialiser en France. » Un partenariat est né. Véronique s’est emparée du secteur officine pour y implanter cet accessoire par le biais de VRP croisés au quotidien. « Certains pharmaciens m’appellent car ils veulent en vendre », se réjouit-elle.

(1) www.youpee.fr

Véronique Lethuillier

Âge : 54 ans

Formation : préparatrice.

Lieu d’exercice : Grande pharmacie d’Angers (49).

Ce qui la motive : faire le « max » dans tout ce qu’elle entreprend.

Si vous étiez un titulaire ?

Un titulaire communicatif, qui s’intéresse à ses salariés et leur témoigne sa reconnaissance sur le travail fourni.

Si vous étiez un client ?

Un client très exigeant, qui s’attend à un service de qualité, sur le conseil comme sur l’accueil, chez un professionnel souriant, sympathique et très « pro ».

Si vous étiez un médicament ?

Une vitamine qui répand la bonne humeur visible dans mon sourire, mon dynamisme et mon style vestimentaire coloré !