Moi directeur…

« Mon principal souvenir du métier de préparateur ? Coller des vignettes, lance Joël Celliez. J’avais même suggéré d’intégrer au BP une épreuve “vignettologie”, pour chronométrer les candidats ? », s’amuse-t-il. Avec son BP mention très bien obtenu en 1979, Joël exerce dans le Nord, tout en enseignant en CFA. En 1989, il devient formateur à plein temps à Villeneuve-d’Ascq (59), l’un des sites de l’Association régionale des cours professionnels de la pharmacie (ARCPP) du Nord-Pas-de-Calais. Il gravit les échelons un à un, d’abord comme adjoint au responsable du site de Valenciennes. L’obtention, en 2002, de son diplôme de formateur de niveau 3 par la VAE, avec félicitations du jury, le propulse au poste de coordonnateur pédagogique sur les trois sites de l’ARCPP : Villeneuve-d’Ascq (59), Valenciennes (59) et Le Portel (62). Directeur de l’ARCPP depuis un an, Joël Celliez s’attache désormais à demeurer un homme de terrain.

Terreau d’expériences

« J’aime aller dans les laboratoires regarder les apprentis travailler, leur demander si tout va bien et les conseiller au besoin ». Joël Celliez est un directeur accessible, et tient à le rester : « Ma porte est toujours ouverte aux apprentis qui ont besoin d’être guidés dans leur découverte du métier ou du monde du travail. » Son goût pour le relationnel le maintient proche des problématiques du terrain. Échanges et réactivité sont pour lui les clés de la formation de professionnels compétents. Son expérience de l’officine et de l’alternance légitime ses conseils aux yeux des apprentis, dont il cible les difficultés, n’hésitant pas à contacter les pharmacies « quand je constate qu’un apprenti ne progresse pas, ou qu’il nécessiterait un encadrement différent ». Répondre aux interrogations des pharmaciens et argumenter sur le choix des programmes est aussi dans ses cordes : « J’adapte les actions pédagogiques aux contraintes économiques de l’officine ».

Finir au top

« En devenant directeur, je craignais que mes lacunes en gestion, finances et comptabilité soient un réel handicap ». Contrats de travail, élections des délégués du personnel et négociations annuelles ne s’improvisent pas. Heureusement, Joël Celliez est assisté d’une responsable sociale et financière expérimentée, « mais c’est à moi de prendre les décisions et d’en assumer la responsabilité ». Il conduit aussi les assemblées générales de l’ARCPP et les conseils d’administration : « La première fois, c’était un mois après mon arrivée ! J’étais stressé, j’avais peur de ne pas tout comprendre, mais j’ai été bien briefé par le commissaire aux comptes sur l’aspect financier, le statut des personnels. J’ai aussi passé du temps à lire les comptes rendus précédents, et finalement la réunion s’est très bien passée. » Un an s’est écoulé depuis sa prise de fonction. Enseigner lui manque : « Former les gens est mon hobby depuis toujours. Petit, je voulais être instituteur et, durant mon service militaire, j’étais instructeur dans l’armée ! » Ses interventions ponctuelles sur les bonnes pratiques de préparation sont précieuses, mais il ne regrette pas ce changement : « C’est pour moi une belle fin de carrière ». Son salaire, à la hauteur de son engagement, avoisine celui d’un pharmacien en milieu de carrière.

Joël Celliez

Âge : 60 ans.

Formation : préparateur en pharmacie. Formateur de niveau 3.

Lieu d’exercice : Villeneuve-d’Ascq (59).

Ce qui le motive : promouvoir un métier que j’aime et former de bons professionnels.

Si vous étiez un titulaire ?

Je serais entreprenant, proche des patients, mettant un point d’honneur à être techniquement performant.

Si vous étiez un client ?

Je serais exigeant et méfiant, et je n’hésiterais pas à me documenter sur Internet pour tester la connaissance des officinaux de manière un peu vicieuse !

Si vous étiez un médicament ?

Un antibiotique qui débarrasse l’organisme « de ses impuretés » et met en veilleuse l’agressivité des micro-organismes.