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Grade licence pour les hospitaliers
Le diplôme d’État (DE) de grade licence pour les préparateurs en pharmacie hospitalière (PPH) a vu le jour à la rentrée 2024, déclenchant la vigilance des doyens de faculté de pharmacie et la détermination des officinaux à obtenir « leur » licence.
Ça y est. Le diplôme d’État (DE) de grade licence sanctionnant une formation en trois ans pour les préparateurs en pharmacie hospitalière (PPH) a vu le jour à la rentrée. Tous les futurs PPH devront désormais valider ce diplôme pour pouvoir exercer. Ceux qui le souhaitent pourront également embrayer sur un master, voire un doctorat.
2024-2025, année de transition
Depuis 2022, la profession de PPH relève officiellement de la catégorie A de la fonction publique. Sur le plan réglementaire, il était nécessaire de faire évoluer la formation vers un niveau licence. Le groupe de travail piloté par la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) incluant tous les acteurs de la formation au métier de PPH a donc travaillé d’arrache-pied pour construire un référentiel adapté. « Le Conseil d’État avait prononcé une injonction pour une mise en œuvre à la rentrée 2024 », rappelle Vincent Lisowski, président de la conférence des doyens de faculté de pharmacie. Si tous les textes définitifs ne sont pas publiés, du côté des doyens, « nous nous sommes mis d’accord, en juillet, pour commencer à universitariser la formation dès la rentrée, en aidant les centres de formation à la profession de PPH (CFPPH) à mettre en place le nouveau référentiel de formation », développe-t-il. Selon le président des doyens, cette année sera « une année de transition », avant ce qu’il appelle « l’universitarisation » complète de la formation qui impliquera un pilotage plus fort par les universités, une participation des formateurs hospitalo-universitaires plus marquée et un accès des étudiants aux infrastructures – bibliothèque universitaire, environnement numérique, activités sportives, centre régional des œuvres universitaires et scolaires (Crous)
Les officinaux dans l’expectative
En mars dernier, sur le salon Pharmagora Plus, Vincent Lisowski avait déclaré qu’il n’ouvrirait pas la formation de grade licence des PPH à la rentrée s’il n’avait pas, d’ici là, la certitude que les travaux sur la licence des préparateurs officinaux seraient mis en œuvre. Le doyen des doyens attendait un engagement ferme de la part de la DGOS… Et maintient aujourd’hui sa position. « Nous avons pris nos responsabilités en décidant de ne pas entraver l’injonction du Conseil d’État et d’enclencher ce travail d’universitarisation de la formation de grade licence pour les PPH à condition que les concertations se poursuivent au sujet des officinaux », déclare-t-il, ajoutant que « la Direction générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle (DGESIP) soutient cette démarche ». La DGOS, elle, exprime une forte réticence. La réunion qui s’est tenue avant l’été, entre la branche et le ministère, s’est avérée peu concluante. « La DGOS nous a questionnés sur les missions spécifiques à confier aux préparateurs officinaux titulaires d’une licence », rapporte Vincent Lisowski. Des détails pourtant déjà contenus dans un précédent courrier rédigé avec les syndicats et adressé au ministère. Retour à la case départ ?
Licence pour tous, le débat relancé
Pour Christelle Degrelle, préparatrice d’officine et représentante CFE-CGC, « le message reçu, c’est que les PPH sont bien meilleurs que nous ! » La syndicaliste souhaite un niveau licence pour tous les futurs préparateurs officinaux. Même chose du côté de Force ouvrière (FO), syndicat majoritaire chez les salariés d’officine. « Il n’y a aucune raison pour que les officinaux restent sur le carreau, il nous faut une licence obligatoire », clame le secrétaire fédéral, David Brousseau. L’idée d’une licence optionnelle, entérinée par la branche en 2023, semble remise en cause par les syndicats, qui comptent aujourd’hui sur leurs échanges directs avec le ministère pour faire entendre leur voix. « Depuis les travaux sur la licence des PPH, nous avons désormais les mêmes interlocuteurs que les syndicats d’employeurs », pointe David Brousseau. LAssociation nationale des préparateurs-techniciens en pharmacie d’officine (Anprep), également en faveur d’une licence pour tous, souhaite « monter au créneau pour qu’un diplôme unique en trois ans voie le jour pour tous les officinaux », exprime son président, Damien Chamballon.
Côté facultés, « la volonté initiale était d’emmener tout le monde vers un bac+3, créer une licence pour tous les préparateurs avec un tronc commun puis deux parcours – hôpital/officine – et la possibilité d’une évolution de carrière, mais le consensus sur ce point n’a pu être trouvé avec les syndicats de pharmaciens qui ont privilégié deux niveaux d’exercice », confie Vincent Lisowski. Pourtant, « la montée en compétences de l’officine est indéniable et entraîne nécessairement avec elle celle des préparateurs ». Sur le terrain, préparateurs et titulaires semblent d’accord. La balle est dans le camp du ministère.
Rappel de l’enquête de l’Anprep
• 80 % des préparateurs sont prêts à compléter leur formation par une licence.
• 84 % des titulaires pensent qu’un préparateur mieux formé serait un atout pour l’équipe et plus de la moitié étaient prêts à accorder un statut cadre ou assimilé à un préparateur titulaire d’une licence.
• Trois quarts des préparateurs et des titulaires étaient favorables à une plus grande autonomie des premiers, notamment sur la vaccination et les missions de santé publique.
Enquête Pharmechange/Anprep, réalisée début 2024 auprès de 1039 officinaux
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