Une « qui prépare »
Au sous-sol de la pharmacie Delpech-Flak, à Paris, Mathilde Capron enchaîne les préparations. Elle a délaissé le comptoir pour la technique au sein d’une équipe soudée.
Consciencieuse, méticuleuse et organisée, Mathilde a choisi la technique. Depuis 2011, elle fait partie de l’équipe de préparateurs « qui préparent » de la pharmacie Delpech-Flak à Paris, l’un des plus gros sous-traitants de France, avec près de 1 300 préparations magistrales par jour. C’est en deuxième année d’apprentissage qu’elle a découvert que la pratique lui plaisait bien plus que « faire du social au comptoir en écoutant les malheurs des clients », lors d’une visite de cette pharmacie parisienne avec le CFA de Douai (Nord).
Des recettes variées
« Ce que je préfère, ce sont les ‘‘externes’’, reconnaît Mathilde, toutes les préparations qui ne sont pas des gélules », pommades, suppositoires, liquides par voie interne… « Certaines poudres sont à dissoudre, d’autres à chauffer au bain-marie. Pour certains produits, tel le trio dépigmentant, les modes opératoires sont dans les classeurs de procédures, mais on les acquiert peu à peu ». Le panel des préparations n’a rien à voir avec celles étudiées en BP. « Au départ, les responsables sont à nos côtés pour nous guider. Il y a beaucoup à retenir ». Pour les préparations pédiatriques dans les troubles cardiaques ou neuro-musculaires, « la marge d’erreur est plus faible, il faut vérifier scrupuleusement l’ordonnance et quasiment respecter le dosage au chiffre près ». Du côté du matériel, rien de perturbant : « Nous travaillons beaucoup avec le pilon et le mortier. Et le maniement de la machine à pommade n’est pas très compliqué ».
Une mayonnaise réussie
Au sous-sol de la pharmacie Delpech-Flak, une quarantaine de préparateurs tournent chaque jour sur l’un des postes : la saisie des commandes, les externes, les gélules… Des pharmaciens « libérent les préparations », vérifient les doses et contrôlent les produits finis. « Nous avons de très bons rapports et n’hésitons pas à les consulter quand nous avons un doute sur un dosage ». Les préparations s’enchaînent, on discute, on rit, dans la complicité autour d’une activité pointue.
Une addition au mérite
Ce contact plaît tant à Mathilde qu’elle aimerait manager ses collègues. Le laboratoire de la pharmacie est organisé autour de deux responsables qui chapeautent les quatre responsables de postes, doublés d’assistants, tous préparateurs. Chacun d’entre eux, ou son assistant en son absence, répartit les préparations, s’assure de leur qualité, gère les urgences et remonte les informations. « L’an dernier, cinq préparateurs, dont moi, ont été testés pour le poste d’assistant, raconte Mathilde. Au début, c’était délicat vis-à-vis des collègues plus anciens dans la boîte. J’ai géré cette problématique au feeling, en fonction des personnalités. »
Car chez Delpech-Flak, l’évolution professionnelle ne récompense pas l’ancienneté, mais le mérite. Idem pour le salaire, qui croît avec la quantité et la qualité des préparations fabriquées, telle une marge d’erreur inférieure à 10 % ou la propreté du produit fini. « Dès mon arrivée, je gagnais plus qu’en officine. En deux ans, j’ai déjà perçu des primes de régularité ! » L’entretien annuel de janvier sera l’occasion de faire le point sur son travail, son rapport à l’équipe… et sur ses ambitions.
Âge : 27 ans.
Formation : BP de préparateur en pharmacie.
Lieu d’exercice : Paris.
Ce qui la motive : la technique, manipuler les produits et retrouver chaque matin son équipe.
Si vous étiez un titulaire ?
Je communiquerais énormémentauprès de l’équipe. Je serais compréhensive, mais exigeante sur la qualité du travail fourni.
Si vous étiez un client ?
J’attendrais de la gentillesse et de l’amabilité de l’autre côté du comptoir.
Si vous étiez un médicament ?
Un vaccin contre la stupidité.
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