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Portail Ma Pharmacie en France : « Le plus dur commence »
Livraisons, ventes en ligne, gestion d’agenda : en octobre 2025, Ma Pharmacie en France proposera un portail commun à toutes les officines. L’objectif ? Renforcer le maillage territorial et l’accès aux soins.
« Un pour toutes, toutes sur un », telle pourrait être la devise du portail Ma Pharmacie en France qui sera mis en ligne en octobre 2025. Ouvert à toutes les pharmacies et proposant quatre fonctionnalités : livraison de médicaments, vente de produits over the counter (OTC) et de parapharmacie, gestion d’agenda pour les nouvelles missions et relais de communication.
Un portail souverain 100 % français
Il pose aussi, et surtout, un cadre professionnel et proprement français – l’initiative n’existe dans aucun autre pays – pour organiser le commerce et la livraison de produits de pharmacie face aux géants d’Internet.
19 groupements, représentant 11 000 officines, rejoints par l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et La Poste Santé & Autonomie ont participé à son élaboration.
« 15 mois de concertation »
« C’est l’aboutissement d’un effort de 15 mois de concertation et le signe que la profession prend en main son destin. C’est une belle aventure pour la pharmacie et les pharmaciens… Maintenant, le plus dur commence car les officines comme les patients doivent se l’approprier », souligne Alain Grollaud, son promoteur, président de Federgy, lors de la conférence du lancement du portail.
L’hôpital sera concerné, dans un second temps
Outre les quatre fonctionnalités citées, accessibles aux officines dès octobre 2025, Ma Pharmacie en France projette, pour la suite, une solution de gestion des manquants et une interface pour l’hôpital qui permettra au patient de choisir son officine en sortie d’hospitalisation.
Les agents de La Poste comme ambassadeurs
La Poste planchera sur un plan de communication pour le faire connaître auprès du grand public. « Nos bureaux de poste disposeront de leaflets et nos 100 000 postiers seront les ambassadeurs du portail », annonce Philippe Dorge, directeur général adjoint de La Poste. « Un portail qui sera déployé avec des lignes rouges à respecter : le libre choix du patient, l’absence de stock déporté, une dispensation à l’officine avec l’ordonnance originale et la carte Vitale ou son application », souligne Pierre-Olivier Variot, président de l’USPO.
Téléservice et conseils à distance
« Toutefois, si la règle pour une dispensation est d’être réalisée au comptoir, dans 30 % des cas, la délivrance se fait, non pas auprès du patient mais auprès d’un aidant », indique Alain Grollaud. « En ce qui concerne les conseils à distance, le portail mettra à disposition un téléservice utilisant la vidéo transmission ou un chat sécurisé », ajoute Guillaume Bosc, directeur général de Ma Pharmacie France. Lorsqu’un patient demandera un conseil, une notification s’affichera sur l’ordinateur du pharmacien.
Définir des périmètres d’élargissement
« Nous allons interopérer avec tous les logiciels de gestion officinaux », poursuit-il. Pour choisir qui livrera, le nom ou l’adresse de l’officine devra être renseigné dans le portail. À défaut, celles se situant à proximité apparaîtront car la densité d’officines variant d’un endroit à l’autre, les maîtres d’œuvre du portail travaillent à la définition d’un périmètre d’élargissement plus ou moins grand en fonction des codes postaux et du nombre de pharmacies sur le territoire.
Une pharmacie tous les 25 kilomètres…
« Sur le plateau de Millevaches, une officine peut se trouver à 25 kilomètres de la suivante, ce qui est sans rapport avec une ville comme Toulouse. Les paramètres d’élargissement sont validés par le conseil de surveillance et font partie des lignes rouges pour respecter l’équilibre entre liberté de choix du patient et livraison de proximité », explique Guillaume Bosc.
Les paquets seront scellés et protégés
Sauf conditions particulières (express, poids, volumes, etc.), la livraison à l’initiative de la pharmacie aura un coût de 4,50 € hors taxes et celle à l’initiative du patient de 5,30 € toutes taxes comprises. « Déjà sensibilisés à cette activité avec “Mes médicaments chez moi”, nos facteurs y seront formés. Ils refuseront de prendre les paquets qui ne seront pas opaques ou pas scellés puis les remettront aux destinataires contre présentation d’une pièce d’identité », prévient Philippe Dorge.
Objectif : 4 000 officines abonnées
La Poste annonce un délai de livraison entre 2 heures et J+1. L’abonnement au portail est fixé à partir de 49 € par mois pour la pharmacie. « Fort de l’engagement des groupements, nous tablons sur au moins 3 500 à 4 000 officines abonnées pour rendre le projet viable économiquement », indique Thierry Bosc.
Enfin, « le portail sera 100 % conforme à la doctrine du numérique en santé, incluant notamment l’INS [Identité nationale de santé, NDLR], le référencement dans Mon espace santé et l’intégration de l’e-prescription », ajoute Dominique Pon, directeur général de La Poste Santé & Autonomie. Des fonctions basées sur l’intelligence artificielle, pour les vérifications d’ordonnance par exemple, pourraient être ajoutées au dispositif.
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