Pharmazon remporte sa bataille juridique contre Google

C’est la victoire de David contre Goliath. Après deux mois de conflit, le Tribunal de Commerce d’Orléans a imposé jeudi dernier à Google de revoir l’affichage des produits du site Pharmazon dans ses annonces Google Shopping. Depuis cet été, il avait en effet supprimé la mention « livraison gratuite », considérant que la livraison en pharmacie ne pouvait être comparée à la livraison en point relais.

Un changement d’affichage qui a entraîné un manque à gagner conséquent pour Pharmazon. Après négociations entre les deux entreprises, un accord avait été trouvé fin septembre, dans lequel Pharmazon faisait évoluer son affichage. Mais Google n’a, de son côté, pas tenu ses engagements. D’où l’intervention, en référé, du Tribunal de commerce.

« Cette victoire est celle de toutes les pharmacies indépendantes qui se battent pour leur place dans l’économie numérique, a réagi Audrey Lecoq, fondatrice de Pharmazon. Nous sommes fiers d’avoir mené ce combat pour défendre non seulement notre modèle, mais aussi l’accès équitable aux services de santé. »

Un service clé en main pour le pharmacien

La centrale d’achat pour les pharmacies a lancé cette offre grand public il y a trois ans, avec l’idée d’accompagner les petites pharmacies : « Nous proposons un service clé en main pour le pharmacien : le client a accès à tous nos produits en ligne, qu’il peut faire livrer, gratuitement, dans sa pharmacie habituelle. » Le pharmacien va toucher la marge sur le produit, en contrepartie d’un abonnement mensuel au service de Pharmazon.

Le Tribunal de Commerce d’Orléans a demandé au géant américain du numérique de, soit respecter l’accord intervenu entre les deux parties le 23 septembre 2024, soit maintenir la mention « livraison gratuite » sur les annonces Google Shopping de Pharmazon. Google dispose de 15 jours pour se conformer à la décision, sous peine de sanctions.

L’entreprise Pharmazon, créée en septembre 2015, emploie aujourd’hui 21 salariés, dont 11 pour le site Internet, pour un chiffre d’affaires annuel de 27 millions d’euros, dont 10 % sur le site grand public.