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Santé animale : vers une place plus marquée en officine ?
Comme l’indique Leila Baptista, senior innovation manager Laboratoires Perrigo France, « Le vétérinaire est le professionnel le plus légitime pour s’occuper de la santé des animaux mais la pharmacie a toute sa place dans ce marché. C’est un commerce de proximité où les gens se rendent régulièrement. Le rôle du pharmacien va au-delà de la délivrance des médicaments ; il est impliqué dans la prévention, la prise en charge et le suivi de certaines maladies, pour toute la famille, l’animal en faisant dorénavant partie ». Le merchandising reste cependant contraint par les produits APE qui ne peuvent pas être laissés en libre-service. Le secteur attend un décret sur le sujet, qui permettrait de les proposer en accès libre.
Des leviers à activer
Par ailleurs, la visibilité en rayon reste faible, limitée à l’arrière du comptoir. « L’offre vétérinaire en pharmacie doit être large. Les rayons spécifiques ne sont souvent pas très grands par rapport au nombre de gammes et surtout au nombre d’articles à l’intérieur de chaque gamme, relève Leila Baptista. La visibilité en rayon peut être améliorée ! Beaucoup de ces rayons sont placés derrière le comptoir pour des raisons réglementaires. En revanche, les produits en libre-service doivent être bien exposés afin de les faire connaître aux consommateurs. Mais cet agencement dépend surtout de la typologie des pharmacies : celles situées en zone rurale ainsi que les très grandes structures présentent souvent une meilleure exposition de produits pour chiens et chats », avant de prévenir : « Tout ce qui touche au soin et au bien-être doit être mis en avant pour ne pas laisser ce marché à la grande distribution. » La vitrophanie, l’échantillonnage, les promotions de bienvenue sont autant d’outils à mobiliser pour dynamiser la catégorie.
Pour les pharmaciens, renforcer le rôle de premier conseil passe aussi par la formation continue. Les laboratoires prévoient quant à eux d’investir massivement dans des campagnes de communication à destination du grand public. Vetoquinol a, par exemple, indiqué soutenir ses marques en notoriété avec annonces presse, spots TV sur des chaînes thématiques, publicité digitale sur les réseaux sociaux, et déclinaisons sur des panneaux d’affichage extérieur, à proximité des officines clientes.
En période de pression sur le pouvoir d’achat, le catalogue de l’officine intéresse d’autant plus qu’il offre un excellent rapport qualité/prix. Pharmacies et vétérinaires doivent trouver leur complémentarité dans ce nouvel écosystème où l’animal de compagnie est devenu un membre à part entière de la famille.
Concurrence : le boom des acteurs digitaux
Le marché de la pet food en France est estimé, selon la Facco, à plus de 5,5 milliards d’euros en 2023, avec + 15 % de croissance online. La distribution physique reste majoritaire pour l’alimentation animale (plus de 70 % des ventes), mais la vente en ligne gagne 1 à 2 points de part de marché par an selon les études. En effet, post-Covid-19, les digital natives – ces marques nées sur Internet, qui développent leur notoriété et leur distribution principalement via des canaux digitaux – se sont ruées sur le créneau. « Leur technique d’acquisition est agressive, mais leur durée de vie sur Internet est courte », souligne Antoine Simonotti chez Lapsa. Elles ont toutefois le mérite de remettre en lumière une catégorie peu attractive grâce à une offre personnalisable qui séduit notamment les pets parents. Parmi les plus efficaces, on peut citer Japhy et ses repas personnalisés livrés à domicile, ou encore Franklin Pet Food et son positionnement écoresponsable. Les marques digitales ont su tirer parti des nouvelles habitudes de consommation pour s’imposer sur le marché français de la pet food.
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