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Economie officinale : l’inquiétude sur les remises génériques est palpable
C’est une épée de Damoclès suspendue au-dessus des pharmaciens : « L’État met dans la balance une renégociation des remises génériques pour abonder en remises sur les biosimilaires. Le danger est bien là, nous devons impérativement convaincre que cette option risque de mettre en péril l’économie officinale. Pire, si les remises sur les génériques venaient à être supprimées, 20 à 30 % des pharmacies seraient vouées à disparaître », alerte Julie Chauvin, président de la commission Etudes et stratégies économiques de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Cédric Arcos, chef du pôle Santé du cabinet du Premier ministre, a confirmé, mercredi 2 avril, la libéralisation des remises sur les biosimilaires, « mais en même temps il nous a expliqué que l’enveloppe étant contrainte, nous aurons une baisse du plafond des remises sur les génériques », ajoute Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). « Nous avons argumenté longuement et nous espérons avoir été entendus. Actuellement les remises sur les génériques sont plafonnées à 40 %, mais en réalité elles sont en moyenne de 28 % compte tenu des baisses opérées par les différents laboratoires ces dernières années. Comment pourrait-on envisager une baisse des plafonds à l’heure où l’économie officinale va si mal ? Pour mémoire, les remises sur les génériques représentent presque un salaire d’adjoint. Si demain elles sautent, les conséquences seront terribles. »
Ministère contre ministère
Pour la FSPF, là où l’Assurance maladie voit une dépense supplémentaire dans les remises sur les biosimilaires, « il y a en réalité une économie liée à la montée en puissance du droit de substitution. La différence de prix est considérable – près de 30 % – entre un biosimilaire et le médicament biologique de référence. Les pharmaciens vont pouvoir contribuer à la diminution du déficit de la sécurité sociale, il est donc essentiel de continuer à nous soutenir financièrement en maintenant le plafond des remises sur les génériques », poursuit Julien Chauvin.
Pour autant la problématique des remises ne peut être regardée uniquement par le prisme du ministère de la Santé : « Il est évident que la politique industrielle joue en arrière-fond de la négociation actuelle. Sur la question des remises, il est primordial que le ministère de la Santé l’emporte sur son homologue de l’industrie », pointe Pierre-Olivier Variot. Les discussions vont se poursuivre.
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