Le conservatoire d’anatomie de Montpellier à cœur ouvert

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Publié le 10 juillet 2010
Par Myriem Lahidely
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Une salle de 60 mètres de long, de 15 mètres de haut, avec des colonnes doriques néoclassiques couleur vert antique articulant les quatre espaces, des fresques et moulures partiellement restaurées, des plafonds ornés de médaillons représentant des médecins célèbres… Après 15 ans de fermeture, le fabuleux conservatoire d’anatomie de l’école de médecine de Montpellier rouvre ses portes deux fois par mois. L’ensemble du musée, créé en 1794 et classé depuis 2004 aux Monuments historiques, a été mis hors d’eau afin de sauver définitivement les 6 000 pièces présentées derrière les larges vitrines des meubles en bois de la galerie. « Tout ce que l’on voit ici est en l’état depuis 1852. C’est son originalité, annonce Françoise Olivier, chargée de la valorisation du patrimoine historique de Montpellier-I. Les collections ont débuté par des dons et des achats en 1795 et se sont développées dès 1798 quand l’école de médecine a décidé qu’aucun élève ne pourrait être admis aux examens définitifs sans avoir présenté une pièce anatomique (naturelle ou artificielle) qui serait déposée au conservatoire. »

Dans l’allée centrale du musée figurent trois écorchés, dont celui de Lami, et une accumulation de collections exceptionnelles : cires du plasticien florentin Felice Fontana intégralement restaurées, vitrines anthropologiques où s’alignent des crânes, momies d’époque byzantine en bon état provenant des fouilles d’Antinoé, vitrine d’ostéologie, crâne d’hippopotame, squelette d’otarie, verge de baleine…

2,5 millions pour finir de rénover le musée

On peut aussi trouver dans le musée des coupes épaisses de troncs humains conservés dans du formol, des foies dont les tissus graisseux dissous révèlent la vascularisation très graphique colorée par les produits de contraste, des bocaux de tératologie (âmes sensibles s’abstenir !)…

Bientôt, 510 planches anatomiques en cours de restauration sont attendues. Et peut-être aussi la collection du conservatoire de Paris, qui dort dans des cartons. La restauration intégrale du conservatoire impliquerait 2,5 millions d’euros de travaux. Avis aux mécènes !

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