Les personnes en EHPAD fragilisées par les hospitalisations

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Publié le 17 juillet 2010
Par Francois Pouzaud
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Près d’un patient sur cinq (47 %) admis en EHPAD (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) est un résident de retour après une hospitalisation. Les autres viennent de leur domicile (24 %), de l’hôpital (23 %) ou, beaucoup plus rarement, d’une autre institution (6 %). L’étude nationale menée auprès de 300 établissements et 2 231 patients par le gérontopôle de Toulouse montre aussi qu’un résident sur quatre a été transféré dans les trois derniers mois, et que 17 % d’entre eux sont passés par l’hôpital. Si plus des deux tiers des admissions en EHPAD viennent de l’hôpital, une proportion identique de résidents quittent l’EHPAD pour l’hôpital. Cette circulation en boucle EHPAD-hôpital-EHPAD, nécessaire à la prise en charge des urgences somatiques (responsables de 70 % des hospitalisations), conduit cependant à une fragilisation des personnes âgées et à un accroissement de leur dépendance déjà très lourde, en particulier lorsqu’il s’agit de patients atteints de la maladie d’Alzheimer (un résident sur deux).

Réorganisation en route

En trois ans, le nombre d’EHPAD avec une unité Alzheimer a augmenté de 57 %. Aujourd’hui, un sur deux dispose d’une telle unité, mais seulement 15 % d’entre eux offrent un encadrement avec un infirmier de nuit. Il faut encore renforcer les prérogatives du médecin coordinateur, augmenter le nombre des unités Alzheimer, créer des filières gériatriques dans les hôpitaux pour diminuer les taux d’hospitalisations et les rendre moins délétères quand elles sont indispensables, avoir des réseaux et des équipes mobiles de gériatres… et baisser la consommation de psychotropes.

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