Le souhait de la Mutualité française de voir les médicaments remboursés selon leur efficacité

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Publié le 11 septembre 2010
Par Francois Pouzaud
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BERNARD GOMBERT, NÎMES (Gard)

Rembourser les médicaments selon leur efficacité n’est pas une proposition adaptée à l’objet premier d’une couverture complémentaire santé et est contraire à l’esprit d’un système mutualiste basé sur la générosité. On est en train de changer radicalement de philosophie sous la pression des dépenses de santé. Les mutuelles sont-elles en déficit ? Aujourd’hui, l’économie et la rentabilité prennent le pas sur tout. Ce choix sera dommageable aux patients les plus démunis mais aussi à la collectivité. En effet, les économies réalisées ne le seront qu’à court terme. En privant la population de l’accès à des médicaments efficaces en prévention, on risque d’augmenter certains facteurs de risque pour la santé, ce qui se traduira à long terme par des surcoûts. Je suis d’ailleurs étonné que des produits relativement récents, à l’utilité médicale reconnue, soient déjà passés en vignette orange.

SOPHIE TARIEL, RENNES (Ille-et-Vilaine)

Les patients paient des cotisations de plus en plus chères justement pour être mieux remboursés. Si c’est l’inverse qui se produit, on peut se demander à quoi servent les mutuelles ? S’il y a une vignette sur un médicament, c’est qu’il y a un bénéfice reconnu… Les mutuelles doivent donc rembourser. Concernant les médicaments à vignette orange, certaines mutuelles ont fait machine arrière : elles ne les remboursaient pas en avril dernier et les remboursent aujourd’hui. La Mutualité française, en allant à contre-courant de la tendance générale, se mettra elle-même sur la touche. Les produits réputés peu efficaces seront peu ou prou remboursés, créant ainsi une médecine des riches et une médecine des pauvres. Ceci étant, les patients sont toujours prêts à payer pour se soigner avec des médecines naturelles et plus efficaces.

OLIVIER ALBERT, PORT LA NOUVELLE (Aude)

La Sécurité sociale décide des bases de remboursement et les complémentaires santé sont là pour compléter la prise en charge jusqu’à 100 %. Rembourser plus ou moins bien des médicaments n’est pas illogique si l’on se place dans une approche purement économique et comptable. Le régime général se désengage, laissant les coudées franches aux mutuelles et assurances privées pour maîtriser un marché du non remboursable qui va grossir. Il y a quelques années, les syndicats avaient les moyens de couper court à tout cela, de solvabiliser ce marché en négociant le remboursement de paniers de soins par les complémentaires santé. Et ainsi d’empêcher d’autres circuits de vouloir se procurer le médicament. Aujourd’hui, si nous en sommes là, c’est parce que la profession a loupé le coche, notamment avec Santéclair.

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