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La création de « l’officine dédiée de proximité » pour protéger les pharmacies des conséquences de la désertification médicale

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Publié le 18 juin 2011 | modifié le 19 août 2025
Par Francois Pouzaud
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Albin Dumas, Lalevade-d’Ardèche (Ardèche)

En dehors du cercle des intéressés, la proposition de l’APR fait doucement rire les autres acteurs du monde économique et du commerce. Le pharmacien est déjà protégé par une loi de répartition démo-géographique, et le seul monopole qu’il détient est celui de la compétence. On ne va pas en plus en créer un second par captation de la clientèle qui, en la privant de sa liberté de choix, ne disposera plus de la garantie d’avoir le meilleur service pharmaceutique. Le pharmacien endossera le statut d’exécutant. L’officine dédiée de proximité introduit une distorsion de concurrence et sa mise en œuvre risque d’être redoutable et porteuse de grandes difficultés.

Olivier Dubois, Notre-Dame-de-Monts (Vendée)

L’officine dédiée de proximité risque de causer souci, car nous sommes dans une société de libre concurrence. Cela ne pourra jamais être adopté et validé par nos institutions. Dans ma commune, je n’ai plus qu’un seul médecin et je comprends la mise en place d’une telle mesure de sauvegarde pour les pharmacies en difficulté ou qui le seront demain. Mais pour combien de temps ? On sait qu’un certain nombre d’officines vont disparaître à terme. De plus, il est naturel que les patients qui se rendent dans un cabinet médical éloigné de leur résidence se rendent dans la pharmacie située à côté.

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Monique Josrolland, Clairvaux-les-Lacs (Jura)

Les réponses des pharmaciens à l’enquête sont très partagées, il est impossible de dégager une majorité affirmée, ce qui veut dire que cette disposition pourrait être accueillie de façon très mitigée par la clientèle. On va porter atteinte au libre choix des patients et pénaliser financièrement des gens qui ne sont pas fidèles à leur pharmacie de proximité et qui appartiennent le plus souvent aux classes sociales les moins riches. Ce totalitarisme d’idées risque de créer une mauvaise image de la pharmacie qui va se retrouver en porte-à-faux entre le législateur et l’usager. Prenons garde à ce que la mesure ne soit pas pire que la non-mesure !