2013 sera aussi difficile que 2012

En 2012, le marché pharmaceutique français de ville (1) a enregistré une baisse de chiffre d’affaires de 2,3 %, selon les dernières statistiques d’IMS Health. « Cette dépression s’explique surtout par la baisse de prix de 900 millions d’euros décidée dans le cadre de la loi de financement de la Sécurité sociale 2012 et par la progression de 15 % du marché des génériques », précise Robert Chu, président d’IMS Health France.

Qu’est-ce qui explique ce recul ? A elles seules, les baisses de prix sur les médicaments remboursables, résultant à la fois de la politique de rigueur du Comité économique des produits de santé et de l’accélération de la substitution du pharmacien, ont d’abord pour effet de faire reculer le chiffre d’affaires de 3,4 %. L’effet des baisses des prix est néanmoins atténué par une croissance du chiffre d’affaires de 1,4 % liée au lancement de produits innovants, en légère reprise l’an dernier.

La baisse de 0,2 % des volumes, directement liée aux effets de la maîtrise médicalisée des dépenses de santé, influe, certes de façon plus négligeable, sur la baisse globale en valeur du marché de ville.

Attendre 2014 pour une amélioration

Que nous réserve 2013 ? Dans la mesure où la loi de financement de la Sécurité sociale 2013 ressemble à celle de l’an dernier, les prévisions d’IMS Health s’inscrivent dans le droit fil de la tendance 2012. La société d’études table sur une baisse de 3,4 % en valeur sur le marché de ville et ne voit pas de reprise avant 2014. « L’orientation du marché des génériques devrait rester favorable avec une substitution qui va se poursuivre sur le même rythme de croissance qu’en 2012 », pronostique Claude Le Pen, professeur d’économie à Paris-Dauphine. Selon IMS, les années 2014 et 2015 devraient être meilleures du fait de l’apparition de nouvelles thérapies, notamment dans les domaines de l’oncologie, des maladies auto-immunes, du diabète, des vaccins, de l’asthme et de la BPCO, ainsi que d’un moindre effet générique.

(1) Ensemble des médicaments.