Envoyer les clés de la pharmacie ou faire la grève du générique ?

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Publié le 19 octobre 2013
Par Francois Pouzaud
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Jean-Michel Massuelle, Paris

J’ai reçu le courrier type cosigné par les présidents de l’USPO et de l’UNPF. Je l’ai rempli puis adressé, mais sans remise de clés, à notre ministre de la Santé. Je doute que cette action ait un réel impact mais j’ai suivi ce mot d’ordre car je suis syndiqué et qu’il faut faire preuve de cohésion et de solidarité dans pareille circonstance. En revanche, faire la grève du générique est une riposte trop contraignante pour l’économie de l’officine. Nous risquons d’avoir des rejets en masse de nos dossiers par l’assurance maladie. Comment ferais-je alors pour payer mes factures ?

Jimmy Burband, Saint-Nicolas de Redon (Loire-Atlantique)

Je suis assez blasé par le plafonnement des remises, alors que leur libéralisation permettrait une redistribution à l’Etat sous forme d’impôts et de cotisations sociales. Les discussions piétinent entre les syndicats et le gouvernement mais je ne crois pas que des coups de force mènent à quelque chose. Il y a quelques années avait été conduite une grève des génériques qui avait capoté. Elle est très compliquée à mettre en œuvre auprès des patients. Et aujourd’hui, sur le plan économique, certains confrères sont arrivés au seuil de fracture…

Carole Davidson, Strasbourg (Bas-Rhin)

L’envoi des clés revêt une symbolique forte. Si nous sommes nombreux à nous engager, cette action aura le mérite de démontrer que la profession est unie. Soit on se mobilise, soit il ne nous reste plus qu’à mettre la clé sous la porte, à commencer par les petites officines, catégorie à laquelle la mienne appartient. Malgré une augmentation de la fréquentation, mon chiffre d’affaires baisse sous le poids des mesures d’économie. Une grève des génériques est exclue car il serait malvenu de prendre les clients en otages.