L’hostilité des médecins vis-à-vis du plan « génériques »

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Publié le 25 avril 2015
Par Francois Pouzaud
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Patrick Fabry, Plouhinec (Morbihan)

Je comprends tout à fait l’attitude de refus des médecins.

Le gouvernement veut leur imposer de nouvelles contraintes et il est normal en retour qu’ils disent non à d’autres mesures alors qu’ils ne sont pas forcément opposés au développement des génériques. Cela fait partie de la négociation. Les médecins de mon secteur prescrivent depuis longtemps en DCI. Cela s’inscrit dans des programmes d’amélioration de leurs pratiques professionnelles. Sauf prescription de Dépakine et de Lévothyrox, les mentions « non substituable » sont très rares sur leurs ordonnances, ce qui peut expliquer une certaine tolérance des caisses quand elles ne sont pas rédigées à la main.

Julie Vuillermet, Coudekerque-Branche (Nord)

Je n’approuve pas le rejet du plan « génériques » par les médecins mais leur attitude de refus peut se comprendre car ils ont plusieurs casseroles sur le feu, dont celle du tiers payant généralisé qui vient d’être adopté par l’Assemblée nationale et qui va polluer davantage leur travail. Ce ras-le-bol général est dommageable pour le développement du générique. Le rôle du médecin est d’établir un diagnostic et d’écouter son patient, et non pas de s’attacher dans ses ordonnances à prescrire en DCI en investissant dans un logiciel d’aide à la prescription. Ce n’est pas l’urgence du moment car, derrière, nous sommes là pour substituer.

Sandrine Dazin, Saint-Amand-les-Eaux (Nord)

Je préfère ne pas porter de jugement. Dans le plan « génériques », des mesures me semblent justes et d’autres pas. L’enjeu de la prescription en DCI me paraît très secondaire puisque c’est à nous de faire le travail au moment de la délivrance. Ce n’est pas en soi une aide à la substitution. Un nouveau logiciel d’aide à la prescription va entraîner des frais supplémentaires (et justifiés ?) pour les médecins. En revanche, je suis favorable au maintien de la mention « non substituable » inscrite en toutes lettres à la main, et à la prescription générique à l’hôpital pour que le patient, après sa sortie, retrouve le même générique à l’officine.

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L’Ordre des médecins et les syndicats médicaux ont-ils raison de rejeter le plan « génériques » du gouvernement ?

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