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Des maux et des mots
Pas de page blanche pour la blouse blanche… Valérie, préparatrice en Alsace, noircit des textes courts aux couleurs de la vie. Son troisième ouvrage vient de paraître.
Certains ressentent le besoin d’écrire tout le temps et sur n’importe quel sujet. Valérie n’est pas de ceux-là. Après moult activités créatives et l’élevage un temps d’Azawakhs, une race de lévriers du Sahel (Mali, Niger) ancienne mais méconnue, l’écriture est devenue l’une de ses passions, il y a cinq ans. Un retour de flamme ? « Durant mes études, mes parents m’ont poussé vers les disciplines scientifiques alors que j’étais plutôt littéraire. » Elle n’a en tout cas pas perdu de temps : « J’ai découvert sur Internet l’existence de concours de nouvelles. J’ai participé à l’un d’eux, organisé par l’association corse Musanostra, et j’ai gagné. Cela m’a encouragée ». Valérie, qui prend autant de plaisir à lire qu’à écrire, est également membre du forum Maux d’auteurs, où se croisent d’autres amateurs de bons mots. De fil en aiguille, elle est remarquée par un éditeur, La Chouette borgne, qui publie en 2014 son premier recueil, Impressions, soleil couchant.
À petits points
Pour l’inspiration, cette préparatrice qui exerce à la pharmacie de l’Ange, dans le Bas-Rhin, n’a pas de méthode particulière. « Les idées viennent en général quand je ne les cherche pas, lorsque je cours, dessine ou jardine. Une anecdote, une rencontre, un accroc du quotidien peuvent me revenir et se mettre à germer, prétexte à leur greffer des rameaux imaginaires ». Son travail à l’officine s’immisce parfois dans ses nouvelles : Les Lycaons, Espèce menacée ou Burn-out sont ainsi inspirées d’expériences ou d’échanges, de l’angoisse de certains patients face aux génériques, d’une empoignade entre clients pour une place de stationnement. De ce matériau plus riche qu’il n’y paraît naissent des récits fortement romancés.
Si Valérie a opté pour des textes courts, ce n’est pas par manque de temps ou d’ambition, mais par goût pour le genre : « Une nouvelle concentre l’action et réclame d’apporter un soin particulier à la forme, aux images et à l’équilibre des phrases. C’est un travail à petits points. Je laisse toujours décanter le premier jet, il ne me satisfait jamais ! » Et si elle évite les illusions – « Sans réseau, les chances de percer sont minimes » –, elle trouve son bonheur simplement, en écrivant sur son ordinateur quand bon lui semble.
En 2015, Jacques Flament, un autre éditeur la remarque et publie son second recueil, Saison désamour*, puis lui propose l’aventure de sa collection « Traverses », une approche des grandes villes par leurs lieux insolites. À Valérie le volume sur Strasbourg, qui vient de paraître. Un opus qui se démarque de ses deux premiers recueils, aux ambiances assez noires.
Bio, véto, homéo…
Mais son occupation principale reste la pharmacie… où elle a débuté par hasard. « Je suis entrée en fac de pharma sans grande conviction après un bac biologie. Un jour, j’ai accompagné une amie partie s’inscrire en BP – à l’époque, il y avait une passerelle entre la fac et le BP –, je l’ai imitée puis j’ai oublié ». Des pharmaciens la contactent quelques mois après. Cap est alors mis sur le BP et l’apprentissage, dans une officine où elle restera vingt ans ! Ces dernières années, en plus du vétérinaire, elle a suivi, arrivée dans une autre pharmacie, une spécialisation en homéopathie, quelque peu effrayée par la surconsommation de médicaments de ce qu’elle appelle « l’artillerie lourde de l’allopathie » : « Les gens veulent des pilules pour tout, même pour un petit problème. Parfois en dépit du bon sens ! L’homéo, qui passe par un questionnement plus vaste, une approche plus sensible, offre des solutions souvent très efficaces ». Une autre façon de soigner les maux…
(*) www.jacquesflamenteditions.com
Valérie Laplanche
Âge : 52 ans.
Formation : faculté de pharmacie (un an), BP de préparateur en pharmacie.
Lieu d’exercice : Marlenheim (67).
Ce qui la motive : les rencontres qui éveillent des intérêts pour de nouvelles choses.
Si vous étiez une titulaire ?
Je m’impliquerais dans le management et j’aurais à cœur que chacun se sente partie prenante de l’équipe.
Si vous étiez une cliente ?
Je serais respectueuse de la personne en face de moi et j’attendrais le même respect dans l’accueil et le conseil.
Si vous étiez un médicament ?
Un aérosol à pulvériser dans l’atmosphère qui éradiquerait toute velléité belliqueuse.
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