Droit des personnes en fin de vie : comment l’officine peut s’impliquer

© Le pharmacien a un rôle d’information concernant les directives anticipées à la fin de vie - DR

Droit des personnes en fin de vie : comment l’officine peut s’impliquer

Publié le 13 avril 2017
Par Yolande Gauthier
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Directives anticipées, kézaco ? Sept à neuf personnes sur 10 ne connaissent pas la loi de 2016, qui a précisé leurs modalités de rédaction, de révision et de conservation. Et selon une conférence de l’Association française des pharmaciens catholiques (AFPC) organisée à PharmagoraPlus, en mars à Paris, les pharmaciens sont sans doute dans le même cas. « La loi Claeys-Leonetti de février 2016 précise pourtant bien que tous les professionnels de santé doivent être informés au sujet du droit des personnes en fin de vie », a rappelé le Dr Jacques Faucher, directeur de l’Espace éthique aquitain. Pour le président de l’AFPC, Jean-Philippe Delsart, ces directives anticipées (DA) ont un quadruple intérêt :

  • éthique : les DA ne peuvent s’élaborer que conjointement avec différents professionnels de santé et éventuellement la personne de confiance. Leur rédaction est progressive, et jamais définitive, en vue de co-construire une orientation thérapeutique.
  • psychique : grâce au travail accompli et à une nouvelle configuration de leur rapport à la fin de vie, les personnes sont apaisées après avoir élaboré leurs DA.
  • pratique : en aidant à la décision médicale, les DA évitent des délibérations complexes et limitent l’obstination déraisonnable. Il est cependant toujours possible de s’y opposer en cas d’urgence, ou si elles sont manifestement jugées inappropriées.
  • sociétal : les DA créent un véritable espace pour que notre société réfléchisse à la fin de vie de chacun.  Quel rôle le pharmacien peut-il assurer dans ce cadre ? « Il peut donner des points de repères importants sur les DA et la personne de confiance, et inciter ses patients à réfléchir sur le sujet.  Il existe des formulaires sur le site de la Haute Autorité de santé pour guider la rédaction des DA. Mais avant d’en parler à un patient, je conseille de réfléchir déjà pour soi-même à la question suivante : si je suis un jour en état de dépendance, qu’est-ce qui sera le plus important pour moi ? », estime Jean-Philippe Delsart.

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