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PLFSS 2026 : calendrier serré, menaces en vue pour les pharmaciens
Début des débats à l’Assemblée le 21 octobre, vote final attendu le 3 décembre. Dans un contexte de rigueur budgétaire, les pharmaciens redoutent de nouvelles coupes dans leurs missions et leurs rémunérations.
Le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2026 sera débattu à l’Assemblée nationale du 21 au 27 octobre, avec un vote solennel prévu le 28. Le texte passera ensuite au Sénat du 10 au 17 novembre. L’adoption définitive est programmée avant le 3 décembre. Ce calendrier, désormais acté, laisse peu de marges de manœuvre pour les négociations de dernière minute.
Les conseils de la Caisse nationale de l’Assurance maladie (Cnam) et de l’Union nationale des caisses d’assurance maladie (Uncam) se prononceront sur le texte dès le 2 octobre. La présentation en conseil des ministres devrait intervenir le 1er octobre, avec un dépôt du texte au Parlement au plus tard le 7 octobre, conformément à la Constitution.
Un PLFSS sous le signe de la rigueur
Le Premier ministre François Bayrou annoncera le 15 juillet les grandes orientations budgétaires du quinquennat en matière de dépenses sociales. Un plan de retour à l’« équilibre partiel » sur quatre ans est évoqué. « Il n’y a qu’une option, c’est affronter courageusement la situation telle qu’elle est », a-t-il affirmé le 3 juillet sur BFMTV.
Autrement dit, pas de dégel à attendre sur les enveloppes santé. À ce stade, aucune loi de programmation pluriannuelle n’est inscrite au calendrier parlementaire. Les efforts porteront donc sur les lois de finances et de financement année après année, avec un objectif assumé de réduction de la dépense.
Pharmaciens : quelles lignes rouges ?
Ce contexte macroéconomique tendu fait planer de lourdes incertitudes sur les postes budgétaires qui concernent directement les officines. À commencer par les rémunérations sur objectifs de santé publique (Rosp), la prise en charge des nouvelles missions (dépistages, vaccinations, entretiens pharmaceutiques, prévention), les modalités de financement des préparations magistrales, ou encore la stabilité des remises commerciales, déjà fragilisées par les arbitrages de Bercy.
Les syndicats professionnels, l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine et la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France en tête, sont en alerte. Les mesures d’économie ciblant les soins de ville pourraient avoir des répercussions directes sur les marges, la trésorerie et le maintien des services officinaux en zones fragiles. En toile de fond : la réforme des rémunérations évoquée par la Cnam, les négociations autour des protocoles Osys, les tensions sur les génériques, et les expérimentations en cours sur les nouveaux actes.
Une séquence politique à haut risque
Le gouvernement entend envoyer un signal fort aux marchés et aux agences de notation en réaffirmant sa capacité à contenir la trajectoire de la dette sociale. Les dépenses de santé, qui représentent près de 240 milliards d’euros par an, sont dans le viseur. Or, chaque ligne du PLFSS 2 026 sera scrutée par la profession : enveloppe soins de ville, indemnisation des gardes, dispositifs incitatifs à l’installation, crédits alloués à la pharmacie clinique, budget des agences sanitaires, etc.
Dans ce contexte, le silence du texte sur les mesures spécifiques pour les officines pourrait être interprété comme un désengagement. À l’inverse, toute avancée conventionnelle pourrait être suspendue ou repoussée sine die.
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