Bonnes ondes

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Publié le 20 mars 2018
Par Vincent Béclin
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Qu’il soit derrière un comptoir à l’officine, derrière un micro à la radio ou un bureau d’enseignant au CFA, Tony distille conseils, chroniques et cours avec la même bonne humeur.

Merci frérot ! C’est grâce à son jumeau que Tony a su rebondir après une première année mitigée en fac de biologie à Aix-Marseille (13), alors qu’il s’imaginait devenir professeur de sciences de la vie et de la Terre (SVT). « Mon frère avait vu sur le Net une proposition de formation pour le BP de préparateur. Étant également intéressé par la santé, j’ai envoyé un dossier, puis passé un test à Marseille, le tout sans pression. J’ai ensuite déposé mon CV sur le site du CFA et j’ai été contacté dans la journée par un pharmacien ! »

Les débuts en 2013 au CFA de Marseille et dans une officine du Ve arrondissement de la ville valident son changement de voie. « Je me suis éclaté ! Les cours m’ont tout de suite plu et je me suis retrouvé dans une pharmacie à taille humaine, très bien encadré. Cela m’a fait grandir. »

« Le petit pharmacien »

Tony y apprend les bases : réceptionner les commandes, tenir le pilon, mélanger les pommades… avant de passer au comptoir, une fois le diplôme en poche. « Au début, je ne voulais pas y aller, j’avais très peur, j’étais bien derrière avec mes cartons ! Puis j’ai pris de l’assurance, toujours sous l’œil bienveillant de l’équipe. » À lui les conseils, les médicaments, les huiles essentielles ou les ventes associées. Avec parfois l’impression de jouer une pièce de théâtre au comptoir : « C’est l’investissement d’une vie, un inhalateur ! » Une assurance que Tony avait également trouvée à la radio, là encore dans le sillage de son frère, féru d’audio et de son. « J’ai commencé à l’antenne de Dialogue RCF – Radio chrétienne francophone – en 2012 comme chroniqueur santé, bien avant de m’imaginer travailler dans ce domaine. » Dans l’émission Génération 2.0, où des jeunes décryptent les infos de la semaine, il parle de pathologies, de maladies et de sciences de la façon la plus simple possible. « Je suis au milieu de journalistes, ils m’appellent le petit pharmacien ! » Tony se forme sur le plan technique et travaille aujourd’hui également sur une autre émission de cette radio associative qui diffuse autour de Marseille et d’Aix-en-Provence, cette fois à destination des familles de détenus à la prison des Baumettes.

Monsieur le professeur

Autant de bonnes ondes qu’il met aussi en œuvre depuis septembre 2017 au CFA de Marseille. Une envie d’enseigner que Tony avait exprimée à l’issue de sa scolarité, en 2015, lors de son entretien avec la directrice pédagogique. Il donne ainsi des cours de travaux pratiques deux jours par mois. « Je faisais déjà partie du conseil d’administration du CFA, où ils avaient pu voir mon sérieux et mon investissement. Il n’empêche, le premier jour de cours, j’étais stressé, paniqué ! Mais, transmettre, c’est merveilleux. »

Là encore, il prend la main au fur et à mesure, prépare ses séances, évaluations et corrigés à l’avance, tout en étant accompagné par les autres enseignants, dont la plupart l’ont eu comme étudiant. Et avec ses élèves de BP1 et BP2 ? « Comme j’ai peu de différence d’âge avec eux, l’ambiance est agréable mais je suis resté sur du vouvoiement. Il faut savoir laisser une barrière. »

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Place maintenant aux révisions et à une place dans le jury et à la correction en pharmacie galénique et travaux pratiques. Avant de commencer, en septembre, un mi-temps au CFA avec davantage de cours à la clé. Reste à trouver une pharmacie qui acceptera en parallèle ses bonnes ondes à mi-temps, l’actuelle ne pouvant lui proposer ce type de contrat. Une idée, frérot ?

Tony Mettez

Âge : 24 ans.

Formation : bac scientifique, 1re année de fac de biologie, BP de préparateur.

Lieu d’exercice : Marseille (13).

Ce qui le motive : pouvoir concilier mes différentes passions auprès de différents publics.

Si vous étiez un titulaire ?

Je donnerais beaucoup de responsabilités aux préparateurs car le métier évolue, tout en restant disponible pour eux.

Si vous étiez un client ?

Celui que je déteste servir, un client très exigeant ! Même si je pars du principe que si la personne est diplômée, c’est qu’elle est compétente.

Si vous étiez un médicament ?

Mon sourire.