Elections aux URPS : les pharmaciens voteront pour une étiquette syndicale

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Elections aux URPS : les pharmaciens voteront pour une étiquette syndicale

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Publié le 18 avril 2025
Par Sana Guessous et Christelle Pangrazzi
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La réforme de la représentativité syndicale dans les URPS entre dans sa phase concrète. Exit les listes de candidats : les électeurs voteront directement pour une bannière syndicale. Si certains syndicats plaidaient pour une désignation à la proportionnelle des adhérents, le ministère a tranché en faveur du maintien du scrutin. Une orientation soutenue par les pharmaciens.

Le principe d’un vote pour désigner les représentants des professionnels de santé libéraux dans les Unions régionales des professionnels de santé (URPS) avait été remis en question. « Des syndicats professionnels parmi les plus anciens ont demandé à ce que les élections URPS soient remplacées par une simple désignation en fonction du nombre d’adhérents de chaque organisation. Nous n’avons pas trouvé cela très démocratique et avons insisté pour que des élections soient maintenues », explique Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO).

Un avis partagé par la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), également attachée à une légitimation par les urnes.

Un scrutin reporté… mais pas annulé

Initialement attendues en 2025, les prochaines élections URPS devraient finalement se tenir au second semestre 2026, selon les projections actuelles des syndicats. Ce glissement du calendrier s’explique par les délais de mise en œuvre de la réforme de la représentativité, mais aussi par un contexte politique plus large.

« Le travail sur ce projet de réforme pourrait reporter le scrutin jusqu’après l’élection présidentielle en 2027 », estime Philippe Besset, président de la FSPF. À l’inverse, Pierre-Olivier Variot juge réaliste la tenue d’un scrutin en 2026, dès lors que le cadre juridique est finalisé dans les mois à venir.

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Fin des listes, place aux étiquettes

La principale innovation du dispositif tient dans la simplification du bulletin de vote. « Le changement majeur, c’est que les électeurs voteront non plus pour une liste de candidats mais pour une étiquette syndicale. Les votants glisseront par exemple un bulletin FSPF ou USPO pour les pharmaciens, et MG France ou SML pour les médecins », détaille le président de l’USPO.

Cette orientation vise à renforcer la lisibilité du scrutin, à clarifier les enjeux politiques et à mieux refléter le poids réel des organisations syndicales sur le terrain. Elle permettra également de décliner la représentativité aux niveaux départemental et régional, pour asseoir la légitimité des commissions paritaires locales.

Vers une recomposition des rapports de force ?

Ce nouveau mode de scrutin pourrait redistribuer les cartes dans certaines professions où la multiplicité des listes indépendantes fragmentait le vote. En concentrant le choix sur des étiquettes syndicales clairement identifiées, le scrutin favorisera les structures les mieux implantées nationalement et localement.

Peut-être renforcera-t-il également la participation. Lors du dernier scrutin en 2021, le taux de participation des pharmaciens libéraux aux élections URPS de 2021 s’est élevé à 47,05 %, marquant une baisse de 12,35 points par rapport au scrutin de 2015, qui avait enregistré une participation de 59,40 % . Ce recul s’est produit malgré la mise en place, pour la première fois, d’un vote entièrement électronique.​