Arrêts maladie : l’indemnisation par la Sécu revue à la baisse à partir du 1er avril

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Arrêts maladie : l’indemnisation par la Sécu revue à la baisse à partir du 1er avril

Publié le 1 avril 2025
Par Christelle Pangrazzi
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Le plafond de l’indemnité journalière versée par l’Assurance maladie est abaissé de 1,8 à 1,4 Smic. Une économie de 600 millions d’euros pour la Sécurité sociale, mais des répercussions différenciées selon les régimes de prévoyance des salariés.

À compter du 1er avril 2025, le montant des indemnités journalières versées par la Sécurité sociale en cas d’arrêt de travail sera réduit. La réforme prévoit un abaissement du plafond de calcul, qui passe de 1,8 Smic à 1,4 Smic. Concrètement, l’indemnité journalière restera équivalente à 50 % du salaire brut, mais son montant maximal sera désormais limité à 41,47 euros brut par jour, contre 53,31 euros auparavant.

Cette mesure, inscrite dans une logique de maîtrise des dépenses publiques, devrait permettre à l’Assurance maladie de réaliser 600 millions d’euros d’économies annuelles.

Pas d’impact immédiat pour les salariés sous prévoyance

Pour les salariés percevant un revenu inférieur à 1,4 Smic, cette réforme ne changera rien : leur indemnisation reste en deçà du nouveau plafond. En revanche, ceux dont le salaire dépasse ce seuil pourraient théoriquement perdre jusqu’à 250 euros par mois d’arrêt.

Dans les faits, l’effet sera amorti dans la majorité des cas : « La plupart des salariés sont couverts par un régime de prévoyance complémentaire mis en place par leur employeur, qui compense tout ou partie de la perte de revenu », précisent les professionnels du secteur.

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Un effet différé mais réel via les complémentaires

Cette baisse des indemnités versées par la Sécurité sociale pourrait cependant entraîner une hausse des cotisations des régimes de prévoyance. Les acteurs de la protection sociale anticipent une augmentation moyenne de 2 %, bien que cette estimation varie selon les branches professionnelles.

Les plus fragilisés seront les salariés non couverts par une prévoyance d’entreprise : intérimaires, saisonniers, employés de particuliers ou encore titulaires de CDD de courte durée. Pour ces travailleurs précaires, l’intégralité de la baisse sera à leur charge.

Une réforme budgétaire à l’impact social différencié

En déplaçant une partie du financement des arrêts maladie des comptes de la Sécurité sociale vers ceux des assureurs complémentaires, cette réforme modifie subtilement l’équilibre de la protection sociale. Si son effet est pour l’instant amorti pour les salariés du secteur privé, il pourrait à terme se traduire par une augmentation du coût de la prévoyance, voire une fragilisation de la couverture des travailleurs les moins protégés.

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