Cotisations des pharmaciens : la Cnam va-t-elle (enfin) sortir le carnet de chèque ?

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Cotisations des pharmaciens : la Cnam va-t-elle (enfin) sortir le carnet de chèque ?

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Publié le 28 mars 2025
Par Sana Guessous
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L'Assurance maladie prend en charge une partie des cotisations retraite et santé des médecins, des infirmiers, des kinésithérapeutes... Mais pas des pharmaciens. Ces derniers réclament les mêmes droits que les autres professionnels de santé, à l'heure où 60 % des officines fermées pour départ à la retraite ne trouvent pas de repreneurs.

« Il n’y a aucune raison pour que nous soyons traités différemment des autres. Nous allons faire un courrier à la Cnam et à la Direction de la sécurité sociale (DSS) pour demander à bénéficier du dispositif de compensation complémentaire, au même titre que les autres professionnels de santé », assène Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO).

Médecins, infirmiers libéraux, sages-femmes, masseurs-kinésithérapeutes, pédicures-podologues, orthophonistes… De nombreux praticiens et auxiliaires médicaux disposent d’une prise en charge par l’Assurance maladie des cotisations sur leurs revenus tirés de l’activité conventionnée. « Au départ, on nous disait que nous n’étions pas éligibles au motif que notre rémunération était liée seulement à la marge et pas à des honoraires. Aujourd’hui, je ne vois aucune raison pour laquelle nous serions exclus de ce dispositif », poursuit Pierre-Olivier Variot.

Les syndicats sur la même longueur d’onde

Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), est favorable à cette action de l’USPO. « C’est une démarche que nous avions engagée au moment de la négociation conventionnelle. L’Assurance maladie l’avait rejetée catégoriquement au motif que c’est l’entreprise officine qui est rémunérée par les honoraires et non pas le pharmacien », déplore le syndicaliste, qui se dit « partant pour remettre les choses sur le tapis. C’est une proposition qui figure d’ailleurs dans mon programme pour les URPS. »

Pour le patron de l’USPO, obtenir ce dispositif de compensation est d’autant plus important que les cotisations de nombreux pharmaciens ne leur permettront pas d’avoir une retraite correcte. « Ce sont les chiffres de la Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens (CAVP) qui le disent. » Une autre statistique assombrit le tableau : en 2024, 60 % des fermetures d’officines se sont faites sans indemnisation ni liquidation, faute de repreneur. « Cela veut dire que ces confrères n’ont pas touché l’argent avec lequel ils espéraient partir en retraite », regrette Pierre-Olivier Variot.

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Des pensions à la hausse mais pas élevé

D’après Philippe Berthelot, président de la CAVP, la pension mensuelle moyenne des pharmaciens était de 1 930 euros en 2023. Des revalorisations des pensions sont entrées en vigueur au 1er janvier 2025 : + 2,2 % pour le régime vieillesse de base et + 1,7 % pour les pensions du régime des Prestations complémentaires de vieillesse (PCV), « ce qui porte la valeur du point 2025 à 0,3927 euro contre 0,3861 euro au 1er janvier 2024 », détaille un communiqué de la CAVP.