Soumission chimique : et si les pharmaciens prenaient le lead sur la prévention

Les pharmaciens d’officine, en raison de leur accessibilité et de leur expertise en toxicologie, pourraient jouer un rôle majeur dans la prévention et la prise en charge des victimes de soumission chimique. Carine Wolf-Thal, présidente de l’Ordre national des pharmaciens, insiste sur ce point : « Les pharmaciens doivent être sensibilisés et outillés pour orienter les victimes vers les structures adaptées ».

Des tests de détection controversés

Deux types de tests sont actuellement évoqués :

– les tests de détection de substances chimiques dans les boissons.

– les tests biologiques (sanguins ou urinaires) pour identifier la présence de substances dans l’organisme.

Concernant les tests de détection dans les boissons, Carine Wolf-Thal met en garde : « Ces dispositifs ne sont pas des dispositifs médicaux homologués et ne disposent pas de marquage CE. Leur fiabilité reste incertaine ». À ce jour, les pharmaciens ne sont pas autorisés à les vendre en officine, bien que l’Ordre national des pharmaciens collabore avec les autorités de santé pour clarifier ce point réglementaire.

Les tests biologiques, quant à eux, doivent être réalisés dans des laboratoires spécialisés ou à l’hôpital. « Le pharmacien d’officine est potentiellement le premier interlocuteur d’une victime. Il doit l’informer et l’orienter vers les circuits de prise en charge appropriés, garantissant ainsi la fiabilité des analyses et leur reconnaissance dans le cadre de procédures judiciaires », explique Carine Wolf-Thal.

A terme, des évolutions réglementaires pourraient venir renforcer leur place dans la lutte contre la soumission chimique.