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Réforme du troisième cycle des études de pharmacie : 11 250 € par stagiaire, mais des questions en suspens
Les facultés de pharmacie finalisent actuellement leurs nouvelles maquettes de formation pour s’adapter à la réforme. « La construction de la réforme bat son plein dans les conseils de faculté. Doyens, enseignants et étudiants sont pleinement mobilisés pour aboutir à la meilleure formation possible », assure Valentin Masseron, porte-parole de l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (Anepf). Pourtant, les arrêtés d’application tardent à être publiés.
Un stage allongé et mieux rémunéré
L’une des évolutions majeures concerne l’allongement du stage de sixième année à un an complet, contre six mois aujourd’hui. Ce stage sera également mieux rémunéré. La loi de finances 2024 prévoit une enveloppe de 11 250 € par stagiaire, soit environ 1 250 € mensuels sur neuf mois ou 975 € sur douze mois.
Malgré cette hausse, la rémunération reste inférieure au SMIC. « Nous avons une revalorisation, mais toujours pas de SMIC », regrette Valentin Masseron. Pour compenser en partie cette insuffisance, une indemnité kilométrique de 130 € bruts par mois sera instaurée pour les étudiants en stage.
Les pharmaciens face à une prise en charge floue
Si le ministère de la Santé financera une partie de la rémunération des stagiaires, les titulaires d’officine devront avancer les sommes. Une situation qui suscite des interrogations chez les syndicats de pharmaciens.
« Les pharmaciens continueront de verser 550 € aux stagiaires et l’État complétera la rémunération. Mais nous devons avancer l’argent. Devons-nous payer des charges sur une partie ou sur l’ensemble du salaire ? Quand serons-nous remboursés ? » s’inquiète Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO).
Un statut de maître de stage toujours en attente
Autre point de crispation : la reconnaissance du statut de maître de stage universitaire (MSU). Ce statut permettrait aux pharmaciens encadrant les étudiants de percevoir une indemnité d’environ 600 € par mois.
Cependant, « le ministère n’a pas prévu d’accorder ce statut en 2025 », déplore Pierre-Olivier Variot. Une situation qui freine l’implication des officinaux dans la formation des futurs pharmaciens.
Vers une réforme pleinement aboutie en 2026 ?
L’Anepf espère des avancées sur ce point dès 2026. « Un étudiant en pharmacie sur deux souhaite plus d’intervenants extérieurs pour mieux se préparer au monde professionnel », souligne Valentin Masseron.
D’ici là, étudiants et pharmaciens restent suspendus à la publication des arrêtés d’application.
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